Beaucoup de Bruit pour Rien by William. Spurious and doubtful works Shakespeare


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Page 8

L�ONATO.--L'homme qui vous a dit ceci a-t-il un peu d'intelligence?

ANTONIO.--C'est un gar�on adroit et fin. Je vais l'envoyer chercher.
Vous l'interrogerez vous-m�me.

L�ONATO.--Non, non. Regardons la chose comme un songe, jusqu'� ce
qu'elle se montre elle-m�me. Je veux seulement en pr�venir ma fille,
afin qu'elle ait une r�ponse pr�te, si par hasard ceci se r�alisait.
(_Plusieurs personnes traversent le th��tre_.) Allez devant et
avertissez-la.--Cousins, vous savez ce que vous avez � faire.--Mon
ami, je vous demande pardon; venez avec moi, et j'emploierai vos
talents.--Mes chers cousins, aidez-moi dans ce moment d'embarras.

(Tous sortent.)



SC�NE III


Un autre appartement dans la maison de L�onato.

_Entrent_ DON JUAN ET CONRAD.

CONRAD.--Quel mal avez-vous, seigneur? D'o� vous vient cette tristesse
extr�me?

DON JUAN.--Comme la cause de mon chagrin n'a point de bornes, ma
tristesse est aussi sans mesure.

CONRAD.--Vous devriez entendre raison.

DON JUAN.--Et quand je l'aurais �cout�e, quel fruit m'en reviendrait-il?

CONRAD.--Sinon un rem�de actuel, du moins la patience.

DON JUAN.--Je m'�tonne qu'�tant n�, comme tu le dis, sous le signe de
Saturne, tu veuilles appliquer un topique moral � un mal-d�sesp�r�. Je
ne puis cacher ce que je suis; il faut que je sois triste lorsque j'en
ai sujet. Je ne sais sourire aux bons mots de personne. Je veux manger
quand j'ai app�tit, sans attendre le loisir de personne; dormir lorsque
je me sens assoupi, et ne jamais veiller aux int�r�ts de personne; rire
quand je suis gai, et ne flatter le caprice de personne.

CONRAD.--Oui, mais vous ne devez pas montrer votre caract�re � d�couvert
que vous ne le puissiez sans contr�le. Nagu�re vous avez pris les armes
contre votre fr�re, et il vient de vous rendre ses bonnes gr�ces; il est
impossible que vous preniez racine dans son amiti�, si vous ne faites
pour cela le beau temps. C'est � vous de pr�parer la saison qui doit
favoriser votre r�colte.

DON JUAN.--J'aimerais mieux �tre la chenille de la haie qu'une rose par
ses bienfaits. Le d�dain g�n�ral convient mieux � mon humeur que le soin
de me composer un ext�rieur propre � ravir l'amour de qui que ce soit.
Si l'on ne peut me nommer un flatteur honn�te homme, du moins on ne
peut nier que je ne sois un franc ennemi. Oui, l'on se fie � moi en me
muselant, ou l'on m'affranchit en me donnant des entraves. Aussi, j'ai
r�solu de ne point chanter dans ma cage. Si j'avais la bouche libre,
je voudrais mordre; si j'�tais libre, je voudrais agir � mon gr�:
en attendant, laisse-moi �tre ce que je suis; ne cherche point � me
changer.

CONRAD.--Ne pouvez-vous tirer aucun parti de votre m�contentement?

DON JUAN.--J'en tire tout le parti possible, car je ne m'occupe que de
cela.--Qui vient ici? Quelles nouvelles, Borachio?

(Entre Borachio.)

BORACHIO.--J'arrive ici d'un grand souper. L�onato traite royalement le
prince votre fr�re, et je puis vous donner connaissance d'un mariage
projet�.

DON JUAN.--Est-ce une base sur laquelle on puisse b�tir quelque malice?
Nomme-moi le fou qui est si press� de se fiancer � l'inqui�tude.

BORACHIO.--Eh bien! c'est le bras droit de votre fr�re.

DON JUAN.--Qui? le merveilleux Claudio?

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Books | Photos | Paul Mutton | Tue 7th Jan 2025, 18:04