|
Main
- books.jibble.org
My Books
- IRC Hacks
Misc. Articles
- Meaning of Jibble
- M4 Su Doku
- Computer Scrapbooking
- Setting up Java
- Bootable Java
- Cookies in Java
- Dynamic Graphs
- Social Shakespeare
External Links
- Paul Mutton
- Jibble Photo Gallery
- Jibble Forums
- Google Landmarks
- Jibble Shop
- Free Books
- Intershot Ltd
|
books.jibble.org
Previous Page
| Next Page
Page 55
Claudie, pourtant, ne renon�ait point � son grand projet. Elle
conquerrait Kehlmark sur sa p�le rivale.
La voyant toujours si f�rue du Dykgrave, Landrillon, � qui sa
haine vigilante tenait lieu de vertu divinatoire, commen�a par lui
r�v�ler la g�ne financi�re du comte, puis il pr�dit la d�confiture
du grand seigneur et m�me son prochain d�part.
Contre l'attente du valet, Claudie, assez surprise, ne s'en montra
pourtant que plus port�e pour le gentilhomme ruin�. Elle se
r�jouit presque de cette d�b�cle, car elle se flattait de prendre
le comte sinon par l'amour, du moins par l'argent. � partir de ce
moment, elle caressa m�me un petit projet, infaillible � son sens,
dont elle ne souffla mot � personne.
Si Kehlmark �tait ruin� ou � peu pr�s, Claudie se trouvait assez
riche pour deux. Puis, restaient toujours le titre de comtesse, le
prestige attach� � l'Escal-Vigor! Les Govaertz se sentaient de
taille � pouvoir redorer le blason des Kehlmark.
En attendant, Claudie entrait en apparence dans le mouvement de
d�sapprobation entretenu et attis� par Landrillon contre le
Dykgrave, et semblait m�me encourager ostensiblement les
poursuites du larbin.
Dans la paroisse, les lurons ne se g�n�rent point pour dire que,
d�pit�e de ne pouvoir d�crocher la couronne comtale, elle s'�tait
rabattue sur la livr�e.
Il entrait dans la tactique personnelle de Claudie, d'isoler
compl�tement le Dykgrave, de lui mettre tout Smaragdis � dos;
puis, lorsqu'il serait r�duit � quia, elle lui appara�trait comme
une providence. Elle brouillerait m�me Kehlmark avec le
bourgmestre, et lui reprendrait le jeune Guidon.
D�j� Kehlmark avait donn� sa d�mission de Dykgrave; il renon�ait
aussi aux pr�sidences des confr�ries et des soci�t�s d'agr�ment;
il se d�sint�ressait de la vie collective. Plus de largesses, plus
de f�tes. Il n'en fallut pas plus pour lui faire perdre les deux
tiers de sa popularit�.
Claudie s'�tait r�concili�e avec les deux soeurs de son p�re, �
l'insu de celui-ci. Autoris�es, instigu�es par leur ni�ce, elles
forc�rent leur fr�re � mettre les pouces: �Tu rompras avec le
ma�tre de l'Escal-Vigor, ou tu nous feras d�sh�riter ta ch�re
Claudie!�
Govaertz se serait peut-�tre rebiff�, mais il n'avait pas le droit
de compromettre l'avenir de ses enfants. Claudie vint � la
rescousse et d�clara ne plus vouloir devenir comtesse. En outre,
elle attaqua son p�re par la vanit�. Depuis que le comte �tait
revenu au pays, lui, Michel Govaertz, ne comptait plus pour rien.
Il n'�tait plus bourgmestre que de nom.
Govaertz finit par se jeter dans les bras du domin�.
Ce fut un �v�nement lorsque le p�re et la fille rentr�rent �
l'�glise.
Le pasteur tonna avec plus de virulence que jamais contre le
ch�telain et sa concubine. Durant l'office, Claudie contemplait,
avec une curiosit� avide, les fresques repr�sentant le martyre de
saint Olfgar.
En se rapatriant avec Bomberg, le bourgmestre se brouillait
infailliblement avec Kehlmark. Govaertz, toujours conseill� par sa
fille, accentua cette rupture, en rappelant le jeune Guidon. Mais,
sur ces entrefaites, celui-ci avait atteint sa majorit�, et il fit
� son p�re, l'accueil qu'il avait fait autrefois � la d�marche du
domin�.
Cette insubordination du gamin surprit Claudie, mais sans lui
donner autrement � r�fl�chir.
Quant aux h�tes de l'Escal-Vigor, ils ne vivaient plus que pour
eux-m�mes. Depuis le renvoi de Landrillon, Kehlmark avait cess�
ses visites aux P�lerins. C'est ce qui avait m�me d�termin�
Claudie � lui faire la guerre.
Kehlmark, de nouveau transfigur�, avait repris tout son courage et
sa belle philosophie.
Previous Page
| Next Page
|
|