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Page 57
PHIL�AS, _se d�ridant_.--Ah! c'est de Sagababa dont... au fait! il m'a
sembl� cocasse, ce petit.
POLYPH�ME, _rench�rissant_.--Dites donc renversant, mon bon; il avait
une mine effar�e qui �tait impayable! Vous n'avez donc pas remarqu� la
chenille qui se balan�ait au bout de son nez? �a l'a fait �ternuer! Ah!
ah! ah!
PHIL�AS, _riant aussi_.--Hi! hi! hi! je m'en suis bien aper�u!
POLYPH�ME.--Oh! cela ne m'�tonne pas; rien ne vous �chappe!
PHIL�AS, _flatt�_.--Oui, j'observe assez bien, en g�n�ral.
La paix �tant faite, les jeunes gens d�n�rent ga�ment et organis�rent le
d�part.
Ils all�rent donc gagner le chemin de fer, qui �tait � quelques lieues
et ils y mont�rent joyeusement, d�barrass�s, � ce que croyait Saindoux,
de ces hideuses chenilles dont il ne pouvait se rappeler sans un
frisson.
Mais sa joie ne fut pas de longue dur�e. Au bout d'un quart d'heure de
marche, le train se ralentit, puis s'arr�ta tout � coup...
Les voyageurs se regard�rent, �tonn�s.
--Qu'est-ce qui nous arrive? demanda Polyph�me.
--Nous sommes probablement � la station, observa Phil�as. Quelle dr�le
de station! ajouta-t-il; on ne voit pas de gare...
--Ce n'est pas cela, Messieurs, dit poliment un jeune Russe qui se
trouvait dans le m�me compartiment que les Fran�ais. Il y a un arr�t
forc�, car j'entends les employ�s s'exclamer comme s'il �tait arriv�
quelque chose d'�trange. Je vais m'informer.
Le jeune homme se pencha, fit quelques questions et re�ut une r�ponse
qui lui fit ouvrir de grands yeux; il se retourna alors vers ses
compagnons intrigu�s et leur dit:
--Messieurs, notre train est arr�t� par les chenilles.
--Par?... demanda Polyph�me abasourdi.
--Par les chenilles, Monsieur; elles entravent notre marche.
--Oh! les inf�mes b�tes! s'�cria Phil�as, sortant de la stup�faction o�
l'avaient plong� les paroles du Russe. Et comment s'y sont-elles prises
pour cela, Monsieur, sans vous commander?
--Nous avons affaire � une v�ritable l�gion, Monsieur, r�pliqua le jeune
homme en souriant. Les chenilles se sont accumul�es de telle fa�on sur
la voie et sur les rails que les roues de la locomotive, puis celles
de nos wagons en sont pleines. Devenues gluantes, elles glissent sans
pouvoir avancer[17]; regardez plut�t. Il est facile de vous en rendre
compte.
[Note 17: Historique. Arriv� en 1875 dans le gouvernement de
Saratoff. Ce fait a �t� transmis � l'auteur par une de ses parentes
russes.]
En effet, les voyageurs, pour charmer les loisirs d'une attente forc�e,
descendaient de wagon et allaient voir par eux-m�mes ce qu'il en �tait.
Nos deux amis en firent autant et constat�rent l'effet bizarre produit
par une masse innombrable de chenilles; il y en avait une �paisseur
�norme!
Les secours arriv�rent bient�t; on nettoya les roues; on d�blaya la voie
avec des pelles et le train se remit en marche, lentement d'abord, puis
avec sa vitesse accoutum�e. Les jeunes gens ne s'arr�t�rent qu'� Moscou.
Ils y s�journ�rent quelque temps, afin de voir longuement cette ville
c�l�bre qui eut l'honneur d'arr�ter la marche de Napol�on et dont
l'incendie sauva la Russie enti�re.
CHAPITRE XXIII
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