Voyages abracadabrants du gros Philéas by Olga de Pitray


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Page 48

Les eaux glac�es offrirent alors aux chasseurs des passages s�rs et
solides.

Les jeunes gens, enchant�s, se concert�rent avec quelques propri�taires
second�s par leurs paysans, et un beau matin ils mont�rent en tra�neau
et se dirig�rent vers une des sombres et vastes for�ts dont regorge la
Lithuanie.

La chasse devait se faire sans descendre de tra�neau et Polyph�me
croyait que Phil�as avait adopt� comme lui cette mani�re de chasser, la
plus s�re pour des �trangers inexp�riment�s. Mais il avait compt� sans
l'ent�tement de son gros compagnon. Lorsqu'il vit au loin le f�roce
gibier qu'il cherchait, il se retourna pour appeler Phil�as, et sa
stupeur fut grande en n'apercevant pas le tra�neau de Saindoux dans
lequel se trouvait aussi Sagababa. Il s'informa d'eux � ses compagnons.
Ceux-ci n'avaient pas plus remarqu� que Polyph�me la disparition de
Phil�as...

On s'arr�ta, on appela, mais en vain. Personne ne r�pondit, l'on ne vit
rien... En revanche quelques hurlements, rares d'abord, puis nombreux
ensuite, montr�rent � tous qu'il leur fallait rebrousser chemin et
battre en retraite au lieu d'attaquer. Bient�t le danger augmenta... Une
bande de loups gagna de vitesse les tra�neaux, et les chasseurs durent
se d�fendre � coups de feu d'abord, puis � coups de crosse. Des
hennissements parlant non loin de l� firent dresser l'oreille aux loups.
Ils se pr�cipit�rent en grand nombre vers l'endroit d'o� venaient ces
clameurs, et les combattants purent s'arr�ter et venir � bout du reste
de la bande.

Polyph�me �tait d�vor� d'inqui�tude! Il avait cru entendre, non
seulement les hennissements qui avaient attir� les loups, mais des
exclamations pouss�es par Phil�as... Il en fit part � ses compagnons.
Ceux-ci furent d'avis d'aller chercher du renfort avant de s'aventurer
vers l'endroit indiqu� par Polyph�me. Le jeune homme dut se r�signer �
les accompagner et c�der � leurs raisonnements.

--Si votre ami a pu trouver un abri sur un arbre, il ne court pas de
danger imm�diat, lui dirent-ils. Dans le cas contraire, il est d�j� la
proie des loups qui l'auront d�vor� en m�me temps que les chevaux.

Pendant qu'ils s'�loignaient pour revenir en nombre suffisant, voyons ce
qu'�taient devenus Phil�as et Sagababa.

Lorsqu'on �tait entr� dans la for�t, le gros Saindoux avait peu � peu
ralenti l'allure de ses chevaux et, lorsqu'il eut perdu de vue ses
compagnons, il se retourna en riant vers Sagababa.

--Hein! petit, est-ce bien manoeuvr�? s'�cria-t-il. Allons par cette
route maintenant, et nous aurons notre paire de loups en moins d'une
heure; tu verras.

--Et puis revenir � la maison apr�s, pas vrai, ma�tre � moi? demanda
Sagababa dont les dents claquaient de peur.

PHIL�AS.--C'est �vident, nigaud. D�s que j'aurai mon affaire, je ne
resterai pas ici o� il fait un froid... de loup, c'est le cas de le
dire. Tiens, voil� un beau sapin, nous y serons � l'abri de la neige.
Arr�tons-nous ici; nous nous y mettrons facilement en embuscade. Attache
les chevaux � l'arbre... solidement, donc! il ne faut pas qu'ils nous
�chappent en entendant tirer; l�, c'est bon. Eh! bien! qu'est-ce que tu
fais, � pr�sent?

En effet le petit n�gre, apr�s avoir ob�i � son ma�tre, grimpait
lestement sur le sapin au pied duquel se tenait Saindoux. Ce dernier,
tout en ne croyant voir qu'un ou deux loups dans cette partie de la
for�t qu'il supposait peu visit�e par les b�tes fauves, �tait n�anmoins
mal � son aise, au fond du coeur. Aussi s'agitait-il pour donner le
change � Sagababa et p�rorait-il en cons�quence.

--Poltron! continua Saindoux, n'as-tu pas honte? aller grimper l�-haut
comme un l�zard! Regarde-moi, imite-moi. Suis-je assez calme! assez
brave!! J'attends de pied ferme, moi, je ne reculerais pas pour un...
Mis�ricorde! qu'est-ce que je vois? un troupeau de loups! Comme ils
accourent, les bandits... et ces gredins de chevaux, qui hennissent!
Voulez-vous vous taire, sales b�tes... Comment les d�tacher? Les loups
arrivent... Aide-moi � grimper, Sagababa, ou je suis perdu!...

[Illustration 41.png]

Il fut heureux pour Phil�as que l'exc�s de la terreur l'eut rendu agile,
au lieu de le paralyser, car il �tait � peine sur l'arbre lorsque les
loups arriv�rent. Ils se jet�rent avec la fr�n�sie de la faim sur les
chevaux; malgr� les ruades d�sesp�r�es de ces pauvres b�tes, ils eurent
bient�t mis en pi�ces l'attelage de Phil�as. Du haut de son arbre
Saindoux, les cheveux dress�s sur la t�te, les regardait faire tandis
que le n�grillon, au comble de l'�pouvante, poussait des cris aigus et
se cramponnait aux jambes de son ma�tre.

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Books | Photos | Paul Mutton | Tue 23rd Dec 2025, 1:55