Voyages abracadabrants du gros Philéas by Olga de Pitray


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Page 33

Enfin Polyph�me retrouvant son sang-froid fit lever son ami, l'emmena
dans sa chambre et barricada l'odieuse porte, cause de tout le malheur.

--Quelle honte pour moi! dit alors Phil�as, sortant de sa stup�faction.
Sauvons-nous, pour l'amour de Dieu!

POLYPH�ME.--Eh non! ces dames ne vous reconna�tront pas.

--Vous croyez? demanda le pauvre Saindoux d'un air piteux.

--Tr�s certainement, reprit Polyph�me avec assurance; vous leur avez
tourn� le dos constamment.

--C'est vrai, observa Phil�as rassur�.

--Et puis elles ne savent pas l'allemand, � ce qu'il para�t, continua
Polyph�me, et enfin elles ne se vanteront pas de ce qui vient d'arriver,
soyez-en s�r. Allons! je vous laisse manoeuvrer votre canon _pour de
bon_ comme vous dites. Je vais vous attendre en bas pour d�ner.

Phil�as rejoignit bient�t Polyph�me, et le lendemain, les amis, escort�s
de Sagababa, continu�rent leur voyage, se dirigeant vers la Suisse pour
chasser les... chameaux.




CHAPITRE XIII

CHASSE AUX... CHAMEAUX!

Absorb� par l'id�e de sa grande chasse, pr�occup� de voir bient�t les
_chameaux_ suisses, Phil�as ne pr�tait aucune attention aux taquineries
de Polyph�me et aux agaceries de Sagababa. Il restait sourd au gai
ramage de son cher fifi-mimi; cela favorisait les projets de Polyph�me
qui tenait � le mystifier aussi longtemps que possible et qui �tait
charm� en voyant Saindoux ne se renseigner pr�s de personne. Aussi
s'ing�nia-t-il � isoler son ami et � pr�venir tout entretien pouvant
amener une explication. C'est gr�ce � ces pr�occupations qu'il put,
quelques jours apr�s leur installation dans un des sites les plus
sauvages de la Suisse, armer Phil�as de pied en cap. Ce dernier, en vrai
frileux, se munit, avant d�partir, d'un �norme manteau. Polyph�me se
r�cria, Phil�as s'ent�ta; Sagababa intervint pour soutenir son ma�tre;
le manteau fut donc gard� et emport� triomphalement par Saindoux.

Polyph�me posta Saindoux dans une position qui aurait donn� des vertiges
� un chamois, mais le gros chasseur �tait surexcit� par l'espoir de voir
bondir des _chameaux_, de les tuer au vol, pour ainsi dire, et il grimpa
courageusement pour se rendre � son poste, c'est-�-dire au sommet d'un
pic �norme, plein de crevasses et d'asp�rit�s. Il y �tait � peine depuis
un quart d'heure, s'impatientant de ne pas voir les fameux _chameaux_.
(Il ne daignait pas faire attention � quelques animaux sveltes, rapides
et charmants, que Polyph�me, lui, ne m�prisa nullement et dont il
abattit le plus beau.) Le gros Saindoux ouvrit tout � coup de grands
yeux, fit des signes � son ami, puis disparut dans une crevasse en
poussant des cris de triomphe. Polyph�me fut tr�s intrigu�. Aller
rejoindre Phil�as �tait difficile. Il lui fallait redescendre du poste
qu'il s'�tait choisi, pour grimper ensuite pr�s de Saindoux, et
il balan�ait sur ce qu'il devait faire, lorsque des cris furieux
l'alarm�rent s�rieusement et lui firent comprendre la terrible
imprudence que venait de faire son ami.

Deux immenses aigles fendant les airs arrivaient � tire d'ailes, pr�ts
� fondre sur Phil�as, qui r�apparaissait tenant dans ses bras un jeune
aiglon; l'animal se d�battait et ses cris plaintifs avaient attir� les
parents.

--Garde � vous, Phil�as, garde � vous! s'�cria Polyph�me, justement
effray�.

[Illustration 28.png]

Avec la rapidit� que donne la terreur, le pauvre Saindoux rejeta
l'aiglon dans l'aire, et avant que Polyph�me e�t pu deviner ses projets
de d�fense, Phil�as avait enflamm� quelques allumettes et brandissait
une torche faite en un clin d'oeil, avec l'int�rieur de l'aire. L'aigle
femelle, qui s'�tait jet�e sur Saindoux, ne put �chapper � l'action
d�vorante de la flamme; elle alla s'abattre, mourante, sur un rocher, o�
elle expira apr�s quelques courtes convulsions. A peine Phil�as put-il
constater ce premier succ�s. L'aigle m�le, un moment repouss� par la
flamme, se jetait sur lui avec une rage nouvelle, lorsque Saindoux,
arrachant son manteau accroch� dans une crevasse, l'en enveloppa
brusquement. Malgr� les serres puissantes et le bec formidable de
l'oiseau, l'�pais tissu r�sista et fut maintenu par Phil�as qui
tr�pignait fr�n�tiquement sur son dernier ennemi.

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Books | Photos | Paul Mutton | Sun 21st Dec 2025, 18:25