Voyages abracadabrants du gros Philéas by Olga de Pitray


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Page 13

--Non, c'est moi!

--Ah! la voil�!

--Ouiche! comptes-y, � cette heure!

--Bravo, le cochon! criaient les spectateurs enchant�s.

Un des lutteurs, souriant d'un air malicieux, se glissa enfin derri�re
l'animal et, profitant d'un instant o� la pauvre b�te fatigu�e ne
nageait pas, l'adroit petit L�on tourna trois fois son doigt autour de
la queue et ferma brusquement la main en serrant ces bagues d'un nouveau
genre.

Le cochon eut beau se d�battre, le vainqueur resta ferme et le maintint
vigoureusement pendant la minute voulue.

La lutte �tait termin�e; on fit sortir les combattants de la mare et
tandis que les gamins, rentr�s � la maison, se rhabillaient � la h�te,
le cochon tenu en laisse par des rubans de toutes couleurs fut emmen�
chez L�on, heureux et fier de son triomphe.

L'orchestre redoubla de vigueur pour solenniser ce moment!

Phil�as rayonnait de tout ce tapage; les enfants n'y faisaient pas
attention, le feu d'artifice commen�ant alors et les int�ressant
beaucoup. Les parents riaient tout bas de la musique et t�chaient de
pr�server leurs oreilles du vacarme.

[Illustration 15.png]

Quand le bouquet eut �t� tir�, lorsque les derniers feux de Bengale se
furent �teints, les enfants et leurs parents entr�rent chez Phil�as pour
y attendre leur voiture.

Phil�as cong�dia ses autres invit�s, mais il ne put parvenir � faire
entendre raison � son orchestre; les musiciens, avec la t�nacit� des
ivrognes, soutenaient que la f�te n'�tait pas finie et, malgr� les
protestations de Phil�as ahuri, ils commenc�rent un morceau plus
burlesque que les autres.

Phil�as, d�sesp�rant de les faire partir, se sauva, rejoignant M.
de Marsy qui riait aux larmes, avec sa famille, de cette discussion
comique.

... Mais au milieu du morceau, la grosse caisse s'arr�ta.

POUSSARD.--Ah! ma foi! je suis fatigu� de tout ce tapage-l�! Je file;
bonsoir, la compagnie.

Et en disant cela, il se dirigea vers le bois.

PHIL�AS, _de sa fen�tre_.--Pas par l�, pas par l�! vous allez vous
�garer dans la for�t, si vous prenez ce chemin-l�, Poussard!

--Pas de danger, M'sieu... heu! m'sieu Saindoux! �a me conna�t, les
bois. Je m'en tirerai tr�s bien, vous... vous verrez. (Il dispara�t.)

La fl�te avait �cout� cette conversation d'un air pensif.

--Je fais comme Poussard, se mit � dire Crapotin. J'ai assez de musique,
� cette heure!

Et il se dirigea aussi vers le bois, mais du c�t� oppos� � celui que
Poussard avait pris.

PHIL�AS.--Allons, bon! encore un qui perd la boule! Oh�! Crapotin, vous
vous en allez du mauvais c�t�. Vous aurez du d�sagr�ment d'aller par l�!

CRAPOTIN.--Mon cher Saindoux... (Il tr�buche.)

[Illustration 16.png]

Je sais ce que je fais... (Il se cogne la t�te � un arbre.) N'humiliez
pas un honn�te homme! (Il s'�loigne dans le bois.) Personne ne pourra
jamais prouver... (dans le lointain) que je ne suis pas un honn�te
homme!... (Il dispara�t.)

Les rires des spectateurs r�pondirent � cette d�claration solennelle. Le
reste des musiciens se d�banda; les uns consentirent � prendre le bon
chemin, celui de la grande route, pour retourner chez eux; les autres
s'�tablirent dans des foss�s, protestant qu'ils �taient arriv�s � leur
logis et qu'ils n'en bougeraient pas pour un empire.

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Books | Photos | Paul Mutton | Thu 18th Dec 2025, 20:38