La mort de César by Voltaire


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Page 20

CIMBER.

P�risse le dernier de cette race impie,
Qui veut que sous ses loix un peuple s'humilie!
Un roi! mon sang bouillonne � ce nom ex�cr�!
Quel monstre rev�tu de ce titre abhorr�,
Oserait aux Romains offrir l'aspect d'un ma�tre?
_En tirant de son sein un poignard._
Voil� pour le brigand qui pr�tendrait � l'�tre!

(_Les Romains tirent leurs �p�es, et imitent le mouvement
de Cimber._)

CASSIUS.

Vainqueurs du monde entier, de Rome heureux enfans,
Conservez � jamais ces nobles sentimens;
le sais que devant vous Antoine va para�tre:
Amis, souvenez-vous que C�sar fut son ma�tre,
qu'il a servi sous lui, d�s ses plus jeunes ans,
Dans l'�cole du crime et dans l'art des tyrans.
Il vient justifier son ma�tre et son empire;
Il vous m�prise assez pour penser vous s�duire.
Sans doute il peut ici faire entendre sa voix;
Telle est la loi de Rome et j'ob�is aux loix:
Le peuple est d�sormais leur organe supr�me,
Le juge de C�sar, d'Antoine, de moi-m�me.

CIMBER.

Par le fer de Brutus le peuple a tout jug�;
Il se l�ve, et du monstre un sol libre est purg�.

DOLABELLA.

Odieux assassin, r�publicain farouche,
Le mot qui te condamne est sorti de ta bouche.
Tu dis que par le fer d'insolens factieux
Le jugement de Rome �clatte � tous les yeux:
Ainsi de ses forfaits ton l�che coeur abuse;
C'est dans un attentat qu'il cherche son excuse.
Eh bien, le m�me fer, en te per�ant le sein,
Attestera ton crime aux yeux du genre humain.

CIMBER.

Des supp�ts d'un tyran je crains peu la menace,
Leur l�chet� voudrait se sauver par l'audace;
Mais cette audace m�me, au vrai r�publicain
Ne saurait inspirer que m�pris, que d�dain.
Dolabella, je lis au fond de ta pens�e:
Tu crois qu'en agitant une tourbe insens�e,
Par toi le peuple entier pourrait �tre s�duit;
Esclave, connais mieux l'instinct qui le conduit.
Des plus astucieux il sait tromper l'attente;
Il est juste, il voit tout, et sa masse imposante
Ne se l�ve jamais que contre son tyran.
Le peuple souverain n'offre rien que de grand;
Lui-m�me couvrira de toute sa puissance,
Les hommes g�n�reux qui prennent sa d�fense.

DOLABELLA.

Est-ce en assassinant que l'on d�fend ses droits!

CASSIUS.

Oui, c'est le fer en main que l'on juge les rois.
Qui r�gne, doit mourir; telle est la loi supr�me
D'un peuple qui n� fier, se respecte lui-m�me.
La justice �ternelle a de ses droits sanglans
Grav� l'arr�t de mort sur le front des tyrans.
L'esclave seul qu'encha�n� une crainte invincible,
N'ose lever les yeux sur cet arr�t terrible;
Mais l'homme courageux dont il arme le bras,
D�livre son pays: il n'assassine pas.
A la vertu le sceptre indique la victime;
L'assassin de C�sar n'est autre que son crime.

DOLABELLA.

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Books | Photos | Paul Mutton | Tue 16th Dec 2025, 16:58