Main
- books.jibble.org
My Books
- IRC Hacks
Misc. Articles
- Meaning of Jibble
- M4 Su Doku
- Computer Scrapbooking
- Setting up Java
- Bootable Java
- Cookies in Java
- Dynamic Graphs
- Social Shakespeare
External Links
- Paul Mutton
- Jibble Photo Gallery
- Jibble Forums
- Google Landmarks
- Jibble Shop
- Free Books
- Intershot Ltd
|
books.jibble.org
Previous Page
| Next Page
Page 9
SCENE III.
BRUTUS, CASSIUS, CINNA, CASCA, DECIMUS, Suite.
CASSIUS.
Je t'embrasse, Brutus, pour la derni�re fois.
Amis, il faut tomber sous les d�bris des Loix.
De Cesar d�sormais je n'attens plus de grace;
Il sait mes sentimens, il conna�t notre audace.
Notre ame incorruptible �tonne ses desseins;
Il va perdre dans nous les derniers des Romains.
C'en est fait, mes amis, il n'est plus de patrie,
Plus d'honneur, plus de loix, Rome est an�antie;
De l'Univers & d'elle il triomphe aujourdhui.
Nos imprudens ayeux n'ont vaincu que pour lui.
Ces d�pouilles des Rois, ce Sceptre de la Terre,
Six cent ans de vertus, de travaux & de guerre:
Cesar jouit de tout, & d�vore le fruit
Que six si�cles de gloire � peine avaient produit.
Ah Brutus! es-tu n� pour servir sous un Ma�tre?
La libert� n'est plus.
BRUTUS.
Elle est pr�te � rena�tre.
CASSIUS.
Que dis-tu? Mais quel bruit vient frapper mes esprits?
BRUTUS.
Laisse-l� ce vil peuple, & ses indignes cris.
CASSIUS.
La libert�, dis-tu?... Mais quoi... le bruit redouble.
SCENE IV.
BRUTUS, CASSIUS, CIMBER, DECIMUS.
CASSIUS.
Ah! Cimber, est-ce toi? parle, quel est ce trouble?
DECIMUS.
Trame-t-on contre Rome un nouvel attentat?
Qu'a-t-on fait? qu'as-tu v�?
CIMBER.
La honte de l'Etat.
Cesar �tait au Temple, & cette fi�re idole
Semblait �tre le Dieu qui tonne au Capitole.
C'est l� qu'il annon�ait son superbe dessein,
D'aller joindre la Perse � l'Empire Romain.
On lui donnait les noms de foudre de la guerre,
De vengeur des Romains, de vainqueur de la Terre;
Mais parmi tant d'�clat, son orgueil imprudent
Voulait un autre titre & n'�tait pas content.
Enfin parmi ces cris, & ces chants d'all�gresse,
Du peuple qui l'entoure Antoine fend la presse,
Il entre: � honte! � crime indigne d'un Romain!
Il entre, la Couronne, & le Sceptre � la main.
On se tait: on fr�mit: lui, sans que rien l'�tonne,
Sur le front de Cesar attache la Couronne;
Et soudain devant lui se mettant � genoux,
Cesar, r�gne, dit-il, sur la Terre & sur nous;
Des Romains � ces mots les visages p�lissent;
De leurs cris douloureux les vo�tes retentissent.
J'ai vu des Citoyens s'enfuir avec horreur,
D'autres rougir de honte & pleurer de douleur.
Cesar, qui cependant lisait sur son visage
De l'indignation l'�clatant t�moignage,
Feignant des sentimens long-tems �tudi�s,
Jette & Sceptre & Couronne, & les foule � ses pieds.
Alors tout se croit libre, alors tout est en proie
Au fol enyvrement d'une indiscr�te joie.
Antoine est allarm�: Cesar feint, & rougit;
Plus il c�le son trouble, & plus on l'applaudit.
La mod�ration sert de voile � son crime:
Il affecte � regret un refus magnanime.
Mais malgr� ses efforts, il fr�missait tout bas,
Qu'on applaudit en lui les vertus qu'il n'a pas.
Enfin ne pouvant plus retenir sa col�re,
Il sort du Capitole avec un front s�v�re.
Il veut que dans une heure on s'assemble au S�nat,
Dans une heure, Brutus, Cesar change l'Etat.
De ce S�nat sacr� la moiti� corrompu�,
Ayant achet� Rome, � Cesar l'a vendu�;
Plus l�che que ce peuple, � qui dans son malheur,
Le nom de Roi du moins fait toujours quelque horreur.
Cesar, d�j� trop Roi, veut encor la Couronne:
Le peuple la r�fuse, & le S�nat la donne;
Que faut-il faire enfin, H�ros qui m'�coutez?
Previous Page
| Next Page
|
|