|
Main
- books.jibble.org
My Books
- IRC Hacks
Misc. Articles
- Meaning of Jibble
- M4 Su Doku
- Computer Scrapbooking
- Setting up Java
- Bootable Java
- Cookies in Java
- Dynamic Graphs
- Social Shakespeare
External Links
- Paul Mutton
- Jibble Photo Gallery
- Jibble Forums
- Google Landmarks
- Jibble Shop
- Free Books
- Intershot Ltd
|
books.jibble.org
Previous Page
| Next Page
Page 37
Nos anciens chasseurs de casquettes, maintenant que casques et
casquettes sont trop difficiles � renouveler, passaient ainsi
chasseurs de conserves. Excellent exercice en soi. Mais Costecalde
ayant persuad� au Gouverneur que cela entra�nait un trop grand
gaspillage de poudre, un d�cret vient de para�tre interdisant le
tir des boites. Les chasseurs de conserves sont furieux, la
noblesse boude; seuls Costecalde et sa bande se frottent les
mains.
Mais enfin que peut-on lui reprocher, � notre pauvre Gouverneur?
Ce sc�l�rat de Belge l'a tromp� comme nous. Est-ce de sa faute
s'il pleut toujours, si l'on ne peut pas faire courir des boeufs �
cause du mauvais temps?
C'est comme un sort sur ces malheureuses courses, que nos
Tarasconnais se r�jouissaient tant de trouver ici; on avait amen�
tout expr�s quelques vaches et un taureau de Camargue, le _Romain,
_fameux dans les f�tes votives du Midi. � cause des pluies, qui ne
permettaient pas de les laisser au p�turage, on tenait les b�tes
dans une �curie, mais voil� que, sans qu'on sache comment. - Je ne
serais pas �tonn� qu'il y ait encore du Costecalde l�-dessous, -
le _Romain _s'est �chapp�.
Maintenant il bat la for�t, il est devenu sauvage, un vrai bison.
Et c'est lui qui met en fuite et fait courir le monde, au lieu
qu'on le fasse courir. Est-ce encore la faute de notre Tartarin?
Chapitre II
_Les courses de taureaux � Port-Tarascon. -- Aventures et
combats. -- Arriv�e du roi N�gonko et de sa fille Likiriki. -
Tartarin frotte son nez contre le nez du roi. -- Un grand
diplomate._
Jour par jour, page � page, avec la minutie des grises rayures de
la pluie, avec la monotonie terne et d�sesp�rante de son embue sur
la rade, le �m�morial� que nous avons sous les yeux continue la
chronique de la colonie; mais, craignant de fatiguer le lecteur,
nous allons r�sumer le journal de l'ami Pascalon.
Les rapports se tendant de plus en plus entre la ville et le
Gouvernement, pour essayer de rattraper sa popularit� Tartarin
d�cida d'organiser enfin les courses de taureaux, pas avec le
_Romain, _bien entendu, qui tenait toujours le maquis, mais avec
les trois vaches qui restaient.
Bien �tiques, bien maigres, ces trois malheureuses Camarguaises
habitu�es au plein air, au grand soleil, et recluses dans une
humide et sombre �curie depuis leur arriv�e � Port-Tarascon!
N'importe! Cela valait mieux que rien. D'avance, sur un terrain de
sable au bord de la mer o� s'exer�ait la milice d'habitude, une
estrade avait �t� dress�e, le cirque �tabli au moyen de piquets et
de cordes tendues.
On profita d'une entre-lueur de beau temps, et l'�tat de choses,
chamarr�, entour� de ses dignitaires en grand costume, prit place
sur l'estrade, pendant que colons, miliciens, leurs dames,
demoiselles et servantes, se tassaient autour des cordes, et que
les petits couraient dans le rond en criant _�T�!... T�!... _les
boeufs_...�_
Oubli�s en ce moment les ennuis des longs jours pluvieux, oubli�s
les griefs contre le Belge, le sale Belge _�T�!... T�!... _les
boeufs_...� _Rien que ce cri les grisait tous de joie.
Soudain un roulement de tambours. C'�tait le signal. Le cirque
envahi se vida en un clin d'oeil et une des b�tes entra dans la
lice, accueillie par de fr�n�tiques hourras. Elle n'avait rien de
terrible. Une pauvre vache efflanqu�e, effar�e, qui regardait
autour d'elle de ses gros yeux d�shabitu�s de la lumi�re; elle se
planta au milieu du cirque et ne bougea plus, avec un long
meuglement plaintif, son flot de rubans entre les cornes, jusqu'�
ce que la foule indign�e l'e�t chass�e de l'ar�ne � coups de
triques.
Pour la seconde vache, ce fut bien une autre affaire. Rien ne put
la d�cider � sortir de l'�curie. On eut beau la pousser, la tirer,
par la queue, par les cornes, lui piquer le museau d'une pointe de
trident, impossible de lui faire passer la porte.
Previous Page
| Next Page
|
|