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Page 21
�J'esp�re qu'ils en ont, par ici, des couvents et des �glises!
reprit le bon vieillard, essayant de d�tourner la col�re du
Seigneur... �a fait plaisir au moins!�.
Mais vous savez que ce que J�sus m�prise sur toute chose c'est le
culte hypocrite et somptueux des Pharisiens, ces �glises o� l'on
va � la messe par genre et ces couvents qui fabriquent du garus et
du chocolat; aussi pressait-il le pas sans r�pondre, et les
moissons �tant tr�s hautes, par-dessus les bl�s dans la descente,
du formidable destructeur de l'humanit� on ne voyait qu'un paquet
de hardes sautillant au bout d'un b�ton de routier... Et donc, en
cette ville o� ils entr�rent, vivait un vieux, vieux empereur, le
doyen des princes de l'Europe comme il en �tait le plus juste et
le plus puissant, qui gardait la guerre encha�n�e aux essieux de
ses canons et, par force ou persuasion, emp�chait les peuples de
se d�vorer entre eux.
Tant qu'il serait l�, il y avait comme un accord tacite de chien �
loup que les ouailles brouteraient tranquilles; apr�s, par
exemple, gare l�-dessous! C'est pourquoi tout le monde y tenait, �
la vie du bon empereur; pas une m�re qui ne f�t pr�te � s'ouvrir
les veines pour lui faire du sang plus vermeil et plus riche.
Puis, soudainement, tout cet amour se tourna en haine, un mot
d'ordre infernal circula:
�Tuons-le..., c'est le bon tyran, le plus ex�crable de tous,
puisqu'il ne nous laisse pas m�me le droit � la r�volte.�
Et sous le palais imp�rial min�, dynamit�, dans la nuit du caveau
o� les conjur�s s'activaient, de l'eau jusqu'� la ceinture vous
laisse � deviner quel myst�rieux compagnon aux yeux �tincelants
menait l'oeuvre de mort, fermant les coeurs � la peur, � la piti�,
et, quand le coup partit, poussant le hourrah supr�me...
Ah! Le pauvre empereur, on ne retrouva pas gros de lui sous les
d�combres! Quelques flocons de barbe roussie, une main de justice
tordue par la flamme; et tout de suite la Guerre d�musel�e hurla,
le ciel fut noir de corbeaux assembl�s au-dessus des fronti�res,
la grande tuerie commen�a et ne finit plus.
Pendant que les peuples s'�gorgeaient au moyen d'engins
�pouvantables, que de toutes parts sur l'horizon les villes prises
d'assaut flambaient comme des torches, par les chemins encombr�s
de b�tail en d�route, de charrettes sans conducteurs, le long des
champs en friche, des fleuves rouges de sang, des vignes et des
moissons impitoyablement massacr�es, J�sus de son pas all�gre,
toujours le b�ton sur l'�paule et sur ses talons le bon vieux
saint qui essayait vainement de le fl�chir. J�sus tirait vers un
pays tr�s loin o� professait un docteur fameux, du nom de
M. Mauve.
M. Mauve, grand gu�risseur d'hommes et de b�tes, dirigeant � sa
volont� toutes les forces de la nature, avait quasiment trouv� la
prolongation de la vie humaine; il y �tait, il s'en fallait de ��,
quand, une nuit, par la maladresse d'un nouveau gar�on de
laboratoire, tr�s beau, tr�s p�le, et qu'on ne revit jamais plus,
plusieurs bocaux remplis de poisons tr�s subtils rest�rent
d�bouch�s, et au matin M. Mauve, en ouvrant sa porte, tomba raide
asphyxi�.
Du coup la vie humaine ne fut pas prolong�e, bien au contraire;
car le savant collectionnait chez lui, pour l'�tude, une foule
d'anciens fl�aux, d'extraordinaires l�pres d'�gypte et du Moyen
Age, dont les germes �vad�s des cornues se r�pandirent par le
monde entier et le d�sol�rent. Il y eut des pluies de crapauds,
empest�es et ignobles, comme du temps des H�breux; puis des
fi�vres, jaune, maligne, quarte, tierce, seconde, des pestes, des
typhus, un tas de maladies perdues, greff�es sur de toutes
r�centes, d'autre aussi qu'on ne connaissait pas encore, et dans
le peuple tout cela s'appelait �le mal de M. Mauve�.
Dieu vous garde de ce mal terrible, mes enfants!
Les os fondaient comme du verre, les muscles s'effilochaient. On
souffrait tant, qu'on ne criait plus; les malades avant de mourir
tombaient par morceaux, s'en allaient en bouillie sur les chemins,
et la voirie n'avait pas assez de pelles ni de tombereaux pour les
ramasser.
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