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Page 28
La Loue sort d'une belle fontaine qui se trouve au fond d'une grotte
entour�e de balsamines sauvages. C'est d'abord un tout petit ruisseau
qui gazouille sur les cailloux entre deux montagnes toutes couvertes
d'arbres et de fleurs; puis, peu � peu, le ruisseau grossit et finit par
devenir une rivi�re large et profonde, dans laquelle on se noie si on
veut la traverser en passant sur les morceaux de roche dont elle est
remplie, ou bien quand on veut cueillir les grandes feuilles de n�nufar
qui poussent dans ses eaux. Les petits enfants savaient bien cela, car
on leur avait souvent d�fendu de jouer au bord de la rivi�re.
Quand ils eurent pass� le pont tous les trois, ils se trouv�rent sur la
route, au pied de la montagne, en plein soleil; ils commenc�rent alors �
la gravir par un petit sentier au milieu des vignes, tout en cueillant
de jolies fleurs qu'ils jetaient bient�t pour en cueillir de nouvelles.
Apr�s avoir mont� pendant une demi-heure, Suzanne dit qu'elle avait
soif.
H�L�NE.
�Je l'avais bien dit qu'elle ne pourrait pas nous suivre!
--Viens, ma petite, dit Raymond en la prenant par la main; je trouverai
bien une source, et nous boirons tous les trois.�
Ils arriv�rent � un passage, entre deux rochers hauts comme le clocher
du village. Comme le soleil commen�ait � leur faire mal, ils entr�rent
dans ce passage qui �tait tout plein d'ombre, et ils se trouv�rent
bient�t dans un espace grand comme leur jardin et entour� de rochers
droits comme des murailles; mais, au lieu d'�tre tout unis, ils �taient
pleins de crevasses d'o� pendaient de belles guirlandes d'�glantiers
dont les fleurs embaumaient l'air. Il y avait aussi des cl�matites et
des vignes sauvages; puis encore de grosses touffes de spir�es aux
grandes feuilles pliss�es, dont les fleurs ressemblent � des bouquets de
plumes blanches. Les enfants oubli�rent leur soif en voyant toutes ces
belles fleurs qu'ils auraient bien voulu cueillir; mais elles �taient
plac�es trop haut pour que leurs petites mains pussent y atteindre.
Au bout de cette esp�ce de jardin sauvage, un filet d'eau tombait des
rochers et bouillonnait dans un petit bassin; puis cette eau allait se
perdre dans les pierres.
Les trois enfants, se d�salt�r�rent avec l'eau du bassin; ensuite ils
s'amus�rent beaucoup � passer et repasser sous l'arcade que formait le
filet d'eau en tombant du haut de cette esp�ce de muraille. Ils firent
aussi des bouquets de belle bruy�re rose. Sur une de ces bruy�res H�l�ne
trouva une petite b�te faite comme un grain de caf�. Son dos tout
arrondi �tait ray� de rouge et de noir, puis dor�. Elle la posa sur sa
main; et la petite b�te �tait si l�g�re, elle avait les pattes si fines,
que l'enfant ne la sentait pas marcher.
H�L�NE.
�Voyez, petits! voyez comme ma b�te est belle!
RAYMOND.
Donne-la-moi! papa la piquera avec une grande �pingle fine dans sa bo�te
� fond de li�ge; il n'en a pas de semblable.
H�L�NE.
Mais je la donnerai bien moi-m�me � papa!
RAYMOND.
C'est � moi de la donner, puisque c'est moi qui y ai pens�.
H�L�NE.
Non, monsieur, vous ne la donnerez pas; d'ailleurs, la b�te est bien �
moi.�
Comme H�l�ne disait cela d'un vilain ton rude, la petite b�te souleva la
couverture ray�e de son dos: deux ailes plus fines que la gaze sortirent
de dessous cette couverture, et elle prit son vol.
RAYMOND.
�C'est bien fait!
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