En Kabylie by J. Vilbort


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Page 27

*[Les habitants les plus anciens de la partie septentrionale de
l'Afrique, � l'ouest des �gyptiens, nous sont signal�s, il y a cinq ou
six mille ans, dans la traduction grecque des annales �gyptiennes de
Manethon, sous le nom de _Libu�s,_ que nous rendons par le mot Libyen et
que rendait le mot �gyptien _Lebou_ ou _Rebou_. Sous la quatri�me
dynastie, le roi Neferkh�r�s est dit avoir soumis une portion des
Libyens terrifi�s par la vue d'une �clipse. Cette �poque devait r�pondre
� celle des pierres taill�es dont on retrouve des traces sur les points
les plus distants de l'Alg�rie: pr�s d'Alger, � la pointe Pescade, sur
les confins du Sahara, dans l'oasis d'Ouargla. A partir de la
dix-huiti�me dynastie, sinon plus t�t, de nombreux indices donnent �
penser qu'� ces Lebous est venu s'ajouter un peuple nouveau aux yeux
bleus. Le fait devient certain en 1400 avant notre �re. Des d�serts, �
l'occident du Delta, un flot de nomades aux yeux bleus et aux cheveux
blonds descend des �les de la M�diterran�e, sur le continent africain,
menace les provinces du nord de l'�gypte et n'est contenu qu'avec de
grands efforts par les arm�es �gyptiennes. Ces envahisseurs comprennent
des Lebous, des Maschouach, dont descendraient les Macas d'H�rodote, les
Mazigues de Ptol�m�e et les Amazigs (Touaregs) d'aujourd'hui, etc., et
�taient d�sign�s sous le nom g�n�ral de _Tamahou_. Plus intelligents que
les autochtones, ils les auraient subjugu�s, et en retour leur auraient
apport� l'art de construire les monuments m�galithiques. La pr�sence
actuelle de ces monuments en quantit� innombrable des c�tes du Maroc
jusqu'� la Tunisie et d'individus blonds dans cette m�me �tendue et
jusque dans les �les Canaries �tablit en quelque sorte les fronti�res de
leur domination d'alors. C'�tait l'�poque de la pierre polie en Alg�rie,
et plus tard celle des m�taux; la premi�re para�t y avoir �t� fort
courte. De la fondation de Carthage jusque vers l'invasion romaine, la
cha�ne de l'Atlas, du Djebel-Amour et de l'Aur�s et ses deux versants,
allant d'une part � la M�diterran�e et de l'autre au Sahara, �taient
donc occup�s par un peuple form� de deux �l�ments ethniques d�j�, et
m�me de trois, en y ajoutant l'�l�ment n�gre qui, incontestablement,
existait. Ce peuple n'avait aucune unit� nationale, � en juger par la
vari�t� de noms sous lesquels les auteurs en parlent: les Numides, les
G�tules, les Gamarantes, les Augils, les Atlantes ou tribus de l'Atlas,
les Troglodytes, etc.

La plupart des inscriptions en langue berb�re retrouv�es sur des rochers
ou des dalles sont de cette �poque. (Voir la _Collection compl�te des
inscriptions numidiques_ (libyques) _avec des aper�us ethnographiques
sur les Numides,_ par le g�n�ral Faidherbe. Paris, 1870.) On sait les
soul�vements continus dans les montagnes de la Kabylie qu'eurent a
r�primer les Romains, et le nombre de postes militaires qu'il leur
fallut entretenir sur les confins du Beledjerid pour contenir l'esprit
belliqueux et ind�pendant des indig�nes. Plus tard m�me, une fraction
importante de ce peuple refusa de plier devant l'invasion musulmane et
�migra en masse dans le d�sert; ce furent les Touaregs. Arrivant �
l'�poque actuelle et �cartant de la population indig�ne v�ritable tous
les �l�ments conqu�rants et accidentels, nous restons donc en pr�sence
d'une masse essentiellement compos�e de bruns par les cheveux, les yeux
et m�me la peau, mais parsem�e �� et l� d'individus tirant plus ou moins
sur le blond et ayant parfois les yeux bleus ou la peau d'une complexion
blanc-mat ou rouge-brique, marqu�e d'�ph�lides, comme il s'en rencontre
dans les pays du Nord. �videmment les premiers, les bruns, sont les
repr�sentants de la race la plus ancienne, num�riquement plus forte et
appropri�e au sol qui la vit se constituer, tandis que les seconds, les
blonds, sont les restes d'une autre race, n�e sous d'autres climats, et
venue post�rieurement se fondre dans la pr�c�dente. Les premiers sont
les Lebous; les plus purs des seconds sont les Tamahou, dont le type est
figur� sur les monuments �gyptiens. La fusion, toutefois, est
aujourd'hui si intime, le type ethnique num�riquement le plus fort a si
bien repris le dessus en vertu de la grande loi anthropologique du
retour aux anc�tres, qu'il y a lieu de regarder la race berb�re actuelle
comme une, etc.--_Revue d'anthropologie,_ t. III, 1874.

A consid�rer dans leur ensemble les pays qui furent la Libye ancienne,
l'Afrique du Nord et le Sahara de nos jours, ces pays paraissent n'avoir
subi que des changements peu sensibles. Ils ont d�g�n�r� cependant,
quelques parties du moins, et ils se sont d�peupl�s. L'homme est all�
s'amoindrissant, dans les si�cles modernes, sous l'empire de luttes sans
tr�ve, au milieu des ruines accumul�es et de toutes les d�vastations
commises par les dominateurs; et par une loi de corr�lation n�cessaire,
le sol a suivi la fortune de l'homme. Cette contr�e du Magreb est
toujours l'_El-Khadra_ (la Verte) des Arabes de la conqu�te; mais les
m�mes terres qui nourrissaient Rome sous les empereurs ne nourrissent
m�me plus aujourd'hui leurs habitants. Du Nil � l'Oc�an, de la
M�diterran�e au Niger, nous retrouvons a peu pr�s les m�mes peuples
qu'anciennement, qui n'ont gu�re fait que changer souvent de lieux et
aussi de noms; les uns plut�t fixes, agriculteurs; les autres plut�t
pasteurs et nomades. Et il est rationnel de croire que, sauf sans doute
la proportion, des blonds et leur r�partition au milieu des populations
actuelles, ils ont conserv� en g�n�ral la physionomie et les principaux
traits qui caract�risaient leurs anc�tres. Nous ne savons rien de plus.
_Des races dites Berb�res_. J.-A.-N. P�RIER, _M�moires de la Soci�t�
d'anthropologie de Paris,_ 1873.

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Books | Photos | Paul Mutton | Mon 22nd Dec 2025, 11:55