Francia; Un bienfait n'est jamais perdu by George Sand


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Page 60

Comment voulez-vous qu'il en soit autrement? Je ne savais pas moi, que
vous �tiez le meilleur des hommes, et que tous nos pauvres avaient �t�
combl�s par vous. C'est mon amie qui vient de me l'apprendre.

VALROGER, (� Anna stup�faite.)

Comment! vous saviez... Vraiment me voil� r�habilit� � bon march�!
Est-ce qu'il y a le moindre m�rite?

LOUISE.

Oui, il y a toujours du m�rite � savoir secourir avec intelligence et
d�licatesse. Ce n'est peut-�tre pas bien m�ritoire pour nous autres
femmes, nous n'avons � faire que �a; mais un homme du monde que ses
plaisirs n'emportent pas dans un tourbillon d'�go�sme et d'oubli!...
Allons, je vois que je vous embarrasse avec mes louanges.... c'est fini.
Je vous devais cette explication, et nous n'en parlerons plus.

VALROGER.

Eh bien, non, madame! puisque vous le prenez ainsi, je veux tout savoir.
Avant que madame de Tr�mont pr�t la peine de vous apprendre que j'�tais
un ange, vous pensiez que j'�tais un d�mon, puisque vous me repoussiez
sans merci de votre sanctuaire?

LOUISE.

Vous saurez tout, car vous �tes de trop bonne compagnie pour me demander
d'o� je tenais ces renseignements; on m'avait dit que vous �tiez
m�chant.

VALROGER.

M�chant! Voil� un mot terrible. Voulez-vous me l'expliquer, madame?

LOUISE.

Je ne puis vous l'expliquer que comme je l'entends. Un m�chant, c'est un
coeur haineux, et on vous accusait de ha�r les femmes.

VALROGER.

Comment peut-on ha�r les femmes?

LOUISE.

C'est les ha�r que de les rechercher pour le seul plaisir de les
compromettre. Les compromettre, c'est leur faire perdre l'estime et la
confiance qu'elles m�ritaient, c'est leur faire le plus grand tort et le
plus grand mal: voil� ce que c'est qu'un m�chant.

VALROGER

Tr�s-bien. Et une m�chante, qu'est-ce que c'est?

LOUISE.

C'est la m�me chose. C'est une coquette au coeur froid.

VALROGER.

Voil� une bizarre aventure, madame de Louville! On m'avait dit � moi que
vous �tiez une m�chante dans le sens que vous donnez � ce mot!

ANNA, (s'�chappant).

Moi?

VALROGER, (s'apercevant de la mystification).

Vous? (A part). Bien! ces dames s'amusent � mes d�pens! (Haut � Anna).
Oh! vous, madame de Tr�mont, vous passez � bon droit, j'en suis certain,
pour une femme sinc�re et indulgente; mais elle, votre amie, madame de
Louville, qui vient de si bien d�finir la m�chancet�, elle est r�put�e
m�chante comme Satan!

ANNA.

Eh bien! voil� une belle r�putation! mais c'est indigne!... Je... (A
Louise.) Tu ne te f�ches pas?

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Books | Photos | Paul Mutton | Wed 24th Dec 2025, 4:27