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Page 17
--Mais, ma ch�re,... je ne peux pas vous parler ici, chez la marquise...
--Marquise ou non, qu'est-ce que cela lui fait? Elle serait l�, je
parlerais devant elle. Du moment qu'il s'agit...
--De ta m�re? je sais; mais, ma pauvre petite, comment veux-tu que je me
rappelle?...
--Vous l'aviez pourtant vue sur le th��tre; si vous l'eussiez retrouv�e
� la B�r�zina, vous l'auriez bien reconnue?
--Oui, si j'avais eu le loisir de regarder quelque chose; mais dans une
charge de cavalerie...
--Vous avez donc charg� les tra�nards?
--Sans doute, c'�tait mon devoir. Avait-elle pass� la B�r�zina, ta m�re,
quand tu as �t� s�par�e d'elle?
--Non, nous n'avions point pass�. Nous avions r�ussi � dormir, � moiti�
mortes de fatigue, � un bivouac o� il y avait bon feu. La troupe nous
emmenait, et nous marchions sans savoir o� on nous tra�nait encore. Nous
�tions parties de Moscou dans une vieille berline de voyage achet�e de
nos deniers et charg�e de nos effets; on nous l'avait prise pour les
bless�s. Les affam�s de l'arri�re-garde avaient pill� nos caisses, nos
habits, nos provisions: ils �taient si malheureux! Ils ne savaient plus
ce qu'ils faisaient; la souffrance les rendait fous. Depuis huit jours,
nous suivions l'arm�e � pied, et les pieds � peu pr�s nus. Nous allions
nous engager sur le pont quand il a saut�. Alors, vos brigands de
cosaques sont arriv�s. Ma pauvre m�re me tenait serr�e contre elle. J'ai
senti comme un gla�on qui m'entrait dans la chair: c'�tait un coup de
lance. Je ne me souviens de rien jusqu'au moment o� je me suis trouv�e
sur un lit. Ma m�re n'�tait pas l�, vous me regardiez... Alors vous
m'avez fait manger, et vous �tes parti en disant: �--T�che de gu�rir.�
--Oui, c'est tr�s-exact, et apr�s, qu'es-tu devenue?
--Ce serait trop long � vous dire, et ce n'est pas pour parler de moi
que je suis venue...
--Sans doute, c'est pour savoir... Mais je ne peux rien te dire encore,
il faut que je m'informe; j'�crirai � Pletchenitzy, � Studzianka, dans
tous les endroits o� l'on a pu conduire des prisonniers, et d�s que
j'aurai une r�ponse...
--Si vous questionniez votre cosaque? Il me semble bien que c'est le
m�me que j'ai vu aupr�s de vous � Pletchenitzy?
--Mozdar? C'est lui en effet! Tu as bonne m�moire!
--Parlez-lui tout de suite...
--Soit!
Mourzakine alla sans bruit �veiller Mozdar, qui n'e�t peut-�tre pas
entendu le canon, mais qui, au l�ger grincement des bottes de son
ma�tre, se leva et se trouva lucide comme par une commotion �lectrique.
--Viens, lui dit Mourzakine dans sa langue. Le cosaque le suivit au
salon.
--Regarde cette jeune fille, dit Mourzakine en soulevant le chapiteau de
la lampe pour qu'il p�t distinguer les traits de Francia; la connais-tu?
--Oui, mon petit p�re, r�pondit Mozdar; c'est celle qui a fait cabrer
ton cheval noir.
--Oui, mais o� l'avais-tu d�j� vue avant d'entrer en France?
--Au passage de la B�r�zina: je l'ai port�e par ton ordre sur ton lit.
--Tr�s-bien. Et sa m�re?
--La danseuse qui s'appelait...
--Ne dis pas son nom devant elle. Tu la connaissais donc, cette
danseuse?
--A Moscou, avant la guerre, tu m'envoyais lui porter des bouquets.
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