Voyage dans l'Aurès by Dorothée Chellier


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Page 14

Le lendemain, deux juin, je visite les femmes et les parentes du cheick
et celles de Ben Dris.

A El-Outaya, j'ai vu trois affections ut�rines dans la m�me famille; des
m�trites avec r�troversions et abaissement, affection ayant entra�n� la
st�rilit� apr�s une premi�re grossesse. Et le mari de ces femmes �tait
un homme ayant voyag� et certainement il n'avait pas d� �tre indemne de
blennorrhagie.

Dans ces deux familles j'ai vu douze femmes.

Mon interpr�te, � son tour, tombe malade; elle a de la fi�vre et des
douleurs de ventre; je crois � un simple acc�s de malaria, je lui fait
prendre de la quinine: et le trois juin, � 3 heures de l'apr�s-midi,
nous nous mettons en route, voulant atteindre Djemora avant la nuit.

Apr�s une marche tr�s fatigante, nos mulets atteignent Djemora, � 9
heures.

Le lendemain matin les consultants sont au nombre de vingt-neuf environ;
j'en reconnais dix-neuf malades, dont douze femmes et enfants. Parmi ces
derniers, une fillette tr�s int�ressante pr�sentant une soudure compl�te
de la conjonctive oculaire.

Mon interpr�te est toujours malade; c'est une l�g�re fi�vre typho�de
dont elle souffre et qu'elle a du contracter � Biskra par les eaux dont
elle buvait sans mod�ration.

Le mardi 4 juin, � 4 heures de l'apr�s-midi, nous disons adieu au cheick
de Djemora, pour revenir sur Amentane, o� nous arrivons � neuf heures du
soir.

Le mercredi 5 juin, je vaccine neuf enfants, je revois le phlegmon de la
main que j'avais ouvert � mon pr�c�dent s�jour; il ne reste plus rien
qu'un peu de raideur des articulations des phalanges. Je fais le
pansement d'une plaie de la jambe avec des bandelettes de Vigo. Je vois
une scoliose, six affections oculaires; k�rato-conjonctivites, deux
fi�vres palustres et une gomme syphilitique non ouverte.

Un des indig�nes m'a prouv� � Amentane combien ces gens sont
susceptibles de reconnaissance. J'avais soign� ses yeux, j'avais vaccin�
son enfant et en me remerciant il insistait tr�s vivement pour que je
lui laisse mon adresse afin, disait-il, de m'envoyer des dattes
l'hiver prochain. Ce sentiment m'a fait le plus grand plaisir et m'a
certainement r�compens�e des soins que j'avais donn�s � cet homme.

Le 6 juin, je quitte Amentane, non sans regret. Cette oasis, avec sa
solitude, son silence profond, ses indig�nes pauvres h�res, dociles aux
conseils, tout dans ce pays de na�vet� m'enchante et m'attire et
je quitte � regret ces montagnes pour retourner dans le pays de la
civilisation.

Le 6, le 7, et 8 juin nous demeurons � M�na� afin de laisser reposer mon
interpr�te qui souffre toujours de sa fi�vre et M. de Labruzerie qui se
remet � peine de sa bronchite.

C'est � ce moment que je revois la soeur du cheick � laquelle j'ai
ouvert les trajets fistuleux de l'avant-bras et que je cherche �
l'emmener � Batna pour lui enlever son s�questre; mais je n'arrive pas �
vaincre la r�sistance du mari qui ne veut pas qu'elle quitte le village.

En quittant M�na� nous changeons notre direction premi�re; nous prenons
� neuf heures du matin le chemin de Tagoust, village dont le territoire
est arros� par l'Oued Bouzina, affluent de l'Oued-Abdi.

Les habitants vivent principalement du produit de l'�levage du b�tail.
Nous arrivons au village � dix heures trois quarts; nous quittons nos
montures pour prendre une tasse de caf� qui nous est offerte dans le
caf� maure. A onze heures nous nous remettons en selle et � midi et
demie nous sommes � Oum-el-Rekha, village formant avec Tagoust une
section.

Nous d�jeunons et je me rends dans la famille du cheick, o� je donne
des conseils � une demi-douzaine de femmes, parmi elles je vois une
scoliose.

A quatre heures, nous reprenons nos mulets et par des sentiers tr�s
p�nibles, nous gagnons Bouzina o� nous arrivons � sept heures du soir.

Dans cette journ�e nous avions fait six heures et demie de marche � dos
de mulet.

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Books | Photos | Paul Mutton | Fri 19th Dec 2025, 22:57