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Page 20
Y a-t-il quelque chose � votre service? dit-elle d'une voix
tremblante.
--Oui, la m�re; je voudrais vous parler, un moment, en
particulier.
--Alors, passez par ici, dit-elle, en ouvrant une porte qui donnait
dans un petit appartement g�n�ralement nomm� dans les campagnes _bas
c�t�_. Si la premi�re pi�ce �tait dans un �tat de d�labrement
complet, la seconde ne lui c�dait en rien; le plancher en �tait si
mauvais qu'avant d'y entrer notre h�ros le sonda plusieurs fois avec
son pied; il s'appuya sur une vieille barrique d�fonc�e, qui �tait
dans un coin, et fixant sa compagne d'un air r�solu:--Je voudrais
savoir si je r�ussirai dans une grande entreprise que je suis sur le
point de commencer.
--Vous allez �tre satisfait, r�pondit-elle, en tirant de sa poche un
vieux jeu de cartes espagnoles qu'elle �tala avec orgueil. Apr�s les
avoir fait couper trois fois elle les parcourut lentement, en divisa
quelques-unes qu'elle garda dans ses mains:
--Vous �tes mari�? dit-elle.
--Oui.
--Vous avez des enfants? Voyons, un, deux: attendez que je
compte.
--Je n'ai qu'une fille.
--Oui, c'est justement cela.
--Permettez-moi, la m�re, de vous prier d'en venir au fait
imm�diatement, dit notre h�ros, que ce pr�ambule commen�ait � ennuyer
fort.
--J'y viens. Vous cherchez fortune, dit-elle, en regardant l'habit
r�p� de son interrogateur impatient.
--Oui; mais pouvez-vous me dire par quels moyens je cherche � y
parvenir?
--Tous les moyens vous sont indiff�rents, dit la vieille, pourvu que
vous r�ussissiez.
--Elle a raison, se dit-il tout bas: Y parviendrai-je?
--Oui; si vous avez du coeur, de l'�nergie et de la force.
--S'il ne faut que cela, mon coup est s�r. Tenez, voil� pour vos
peines, dit-il, en lui donnant une pi�ce de monnaie. Je vous
remercie; adieu. Elle est sorci�re, pensa-t-il, et il reprit sa
route.
--Du courage, de la force et de l'�nergie, dit le h�ros, se parlant �
lui-m�me, si vous en avez? m'a-t-elle dit, si j'en ai! Les ombres
des cinq cents sauvages massacr�s pr�s de la grande caverne du cap au
Corbeau pourront aller lui dire bient�t si j'en manque.
Amand h�ta le pas afin de se rendre � un joli bosquet situ� � une
lieue de l�, pr�s d'une petite rivi�re, o� il se proposait de se
reposer quelques instants. Il �tait pr�s de huit heures et demie
lorsqu'il y parvint; il prit deux ou trois morceaux de planches,
�tendus �� et l�, aux environs d'un vieux moulin � scie, s'en fit un
si�ge et, s'�tant jet� sur le c�t�, il tira de la poche de son gilet
un morceau de pain qu'il se mit � manger de bon app�tit. Lorsqu'il
fut remis de sa fatigue il continua sa route aussi vite que les
chemins le lui permirent dans le dessein d'arriver, avant le soleil
couchant, chez un de ses oncles qui demeurait � Saint-Thomas, � sept
lieues de l�. Il pouvait �tre sept heures du soir lorsqu'il aper�ut
la fum�e du toit hospitalier de Joseph Amand; cette vue le fit
sourire, car il avait faim. Bonjour, mon oncle, dit-il, � un
vieillard frais et ros� qui fumait sa pipe assis sur le seuil de la
porte.
--Tiens, c'est toi, Charles, rentre mon gar�on; tu es le bienvenu; tu
arrives � propos ce soir; les jeunes gens me pr�sentent une grosse
gerbe et nous allons avoir un divertissement; tu ne seras pas de
trop. D'o� viens-tu?
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