Main
- books.jibble.org
My Books
- IRC Hacks
Misc. Articles
- Meaning of Jibble
- M4 Su Doku
- Computer Scrapbooking
- Setting up Java
- Bootable Java
- Cookies in Java
- Dynamic Graphs
- Social Shakespeare
External Links
- Paul Mutton
- Jibble Photo Gallery
- Jibble Forums
- Google Landmarks
- Jibble Shop
- Free Books
- Intershot Ltd
|
books.jibble.org
Previous Page
| Next Page
Page 20
--Ah! cur�, dit Sabina en jetant un regard sur le bourru endormi, voil�
ce que vous ne pourrez jamais comprendre! c'est la foi, c'est l'amour.
--Non, Madame, reprit l'oiseli�re, il ne peut pas comprendre, lui. Il
dit d'abord que personne ne conna�t mon amoureux, et que ce doit �tre un
mauvais sujet. C'est tout simple: il est �tranger, il vient de passer
par chez nous; il n'a ni parents ni amis pour r�pondre de lui; il s'est
arr�t� au pays parce qu'il m'a vue et que je lui ai plu. Alors il n'y a
que moi qui le connaisse et qui puisse dire: C'est un honn�te homme. M.
le cur� veut qu'il s'en aille, et il menace de le faire chasser par les
gendarmes. Moi, je le cache; c'est encore tout simple.
--Et o� le caches-tu!
--Dans ma cabane.
--As-tu des parents?
--J'ai mon fr�re qui est... sauf votre permission, contrebandier... mais
il ne faut pas le dire, m�me � M. le cur�.
--Et cela fait qu'il passe les nuits dans la montagne et les jours �
dormir, n'est-ce pas? reprit L�once.
--� peu pr�s. Mais il sait bien que mon bon ami couche dans son lit
quand il est dehors.
--Et cela ne le f�che pas?
--Non, il a bon coeur.
--Et il ne s'inqui�te de rien?
--De quoi s'inqui�terait-il?
--T'aime-t-il beaucoup, ton fr�re?
--Oh! il est tr�s-bon pour moi... nous sommes orphelins depuis
longtemps; c'est lui qui m'a servi de p�re et de m�re.
--Il me semble que nous pouvons �tre tranquilles, L�once? dit lady G...
� son ami.
--Jusqu'� pr�sent, oui, r�pondit-il. Mais l'avenir! Je crains Madeleine,
que votre bon ami ne s'en aille, de gr� ou de force, un de ces matins,
et ne vous laisse pleurer.
--S'il s'en va, je le suivrai.
--Et vos oiseaux?
--Ils me suivront. Je fais quelquefois dix lieues avec eux.
--Vous suivent-ils maintenant?
--Vous ne les voyez pas voler d'arbre en arbre tout le long du chemin?
Ils n'approchent pas, parce que je ne suis pas seule et que la voiture
les effraie; mais je les vois bien, moi, et ils me voient bien aussi,
les pauvres petits!
--Le monde a plus de dix lieues de long; si votre bon ami vous emmenait
� plus de cent lieues d'ici?
--Partout o� j'irai il y aura des oiseaux, et je m'en ferai conna�tre.
--Mais vous regretteriez ceux que vous avez �lev�s?
--Oh! sans doute. Il y en a deux ou trois surtout qui ont tant d'esprit,
tant d'esprit, que M. le cur� n'en a pas plus, et que mon bon ami seul
en a davantage. Mais je vous dis que tous mes oiseaux me suivraient
comme je suivrais mon bon ami. Ils commencent � le conna�tre et � ne pas
s'envoler quand il est avec moi.
--Pourvu que le bon ami ne soit pas plus volage que les oiseaux! dit
Sabina. Est-il bien beau, ce bon ami?
--Je crois que oui; je ne sais pas.
--Vous n'osez donc pas le regarder? dit L�once.
Previous Page
| Next Page
|
|