Main
- books.jibble.org
My Books
- IRC Hacks
Misc. Articles
- Meaning of Jibble
- M4 Su Doku
- Computer Scrapbooking
- Setting up Java
- Bootable Java
- Cookies in Java
- Dynamic Graphs
- Social Shakespeare
External Links
- Paul Mutton
- Jibble Photo Gallery
- Jibble Forums
- Google Landmarks
- Jibble Shop
- Free Books
- Intershot Ltd
|
books.jibble.org
Previous Page
| Next Page
Page 18
Lady G... se leva avec une sorte d'imp�tuosit�, et prit le bras de
l'oiseli�re sous le sien, comme si elle e�t voulu s'emparer d'une proie.
En un clin d'oeil les enfants report�rent dans la voiture l'attirail du
d�jeuner. Tout fut lav�, rang� et emball� comme par magie. La n�gresse,
semblable � une sibylle affair�e, pr�sidait � l'op�ration; la lib�ralit�
de L�once donnait des ailes aux plus paresseux et de l'adresse aux
plus gauches. Il me semble, lui dit Sabina en les voyant courir, que
j'assiste � la noce fantastique du conte de _Gracieuse et Percinet_;
lorsque l'errante princesse ouvre dans la for�t la bo�te enchant�e, on
en voit sortir une arm�e de marmitons en miniature et de serviteurs de
toute sorte qui mettent la broche, font la cuisine et servent un repas
merveilleux � la joyeuse bande des Lilliputiens, le tout en chantant et
en dansant, comme font ces petits pages rustiques.
--L'apologue est plus vrai ici que vous ne pensez, r�pondit L�once.
Rappelez-vous bien le conte, cette charmante fantaisie que Hoffmann n'a
point surpass�e. Il est un moment o� la princesse Gracieuse, punie de
son inqui�te curiosit� par la force m�me du charme qu'elle ne peut
conjurer, voit tout son petit monde enchant� prendre la fuite et
s'�parpiller dans les broussailles. Les cuisiniers emportent la broche
toute fumante, les musiciens leurs violons, le nouveau mari� entra�ne sa
jeune �pouse, les parents grondent, les convives rient, les serviteurs
jurent, tous courent et se moquent de Gracieuse, qui, de ses belles
mains, cherche vainement � les arr�ter, � les retenir, � les rassembler.
Comme des fourmis agiles, ils s'�chappent, passent � travers ses doigts,
se r�pandent et disparaissent sous la mousse et les violettes, qui sont
pour eux comme une futaie protectrice, comme un bois imp�n�trable. La
cassette reste vide, et Gracieuse, �pouvant�e, va retomber au pouvoir
des mauvais g�nies, lorsque...
--Lorsque l'aimable L�once, je veux dire le tout puissant prince
Percinet, reprit Sabina, le prot�g� des bonnes f�es, vient � son
secours, et, d'un coup de baguette, fait rentrer dans la bo�te parents
et fianc�s, marmitons et broches, m�n�triers et violons.
--Alors il lui dit, reprit L�once: Sachez, princesse Gracieuse, que vous
n'�tes point assez savante pour gouverner le monde de vos fantaisies;
vous les semez � pleines mains sur le sol aride de la r�alit�, et
l�, plus agiles et plus fines que vous, elles vous �chappent et vous
trahissent. Sans moi, elles allaient se perdre comme l'insecte que
l'oeil poursuit en vain dans ses myst�rieuses retraites de gazon et
de feuillage; et alors vous vous retrouviez seule avec la peur et le
regret, dans ce lieu solitaire et d�senchant�. Plus de frais ombrages,
plus de cascades murmurantes, plus de fleurs embaum�es; plus de chants,
de danses et de rires sur le tapis de verdure. Plus rien que le vent qui
siffle sous les platanes pel�s, et la voix lointaine des b�tes sauvages
qui monte dans l'air avec l'�toile sanglante de la nuit. Mais, gr�ce �
moi, que vous n'implorerez jamais en vain, tous vos tr�sors sont rentr�s
dans le coffre magique, et nous pouvons poursuivre notre route, certains
de les retrouver quand nous le voudrons, � quelque nouvelle halte, dans
le royaume des songes.
IV.
FAUSSE ROUTE.
--Voil� une tr�s-jolie histoire, et que je me rappellerai pour la
raconter � la veill�e, dit l'oiseli�re que Sabina tenait toujours par le
bras.
--Prince Percinet, s'�cria lady G... passant son autre bras sous celui
de L�once, et en courant avec lui vers la voiture qui les attendait,
vous �tes mon bon g�nie, et je m'abandonne � votre admirable sagesse.
--J'esp�re, dit le cur� en s'asseyant dans le fond du wurst avec Sabina,
tandis que L�once et Madeleine se pla�aient vis-a-vis, que nous
allons reprendre le chemin de Saint-Apollinaire? Je suis s�r que mes
paroissiens ont d�j� besoin de moi pour quelque sacrement.
--Que votre volont� soit faite, cher pasteur, r�pondit L�once en donnant
des ordres � son jockey.
--Eh quoi! dit Sabina au bout de quelques instants, nous retournons sur
nos pas, et nous allons revoir les m�mes lieux?
--Soyez tranquille, r�pondit L�once en lui montrant le cur� que trois
tours de roue avaient suffi pour endormir profond�ment, nous allons o�
bon nous semble.--Tourne � droite, dit-il au jeune autom�don, et va o�
je t'ai dit d'abord.
Previous Page
| Next Page
|
|