Le nain noir by Sir Walter Scott


Main
- books.jibble.org



My Books
- IRC Hacks

Misc. Articles
- Meaning of Jibble
- M4 Su Doku
- Computer Scrapbooking
- Setting up Java
- Bootable Java
- Cookies in Java
- Dynamic Graphs
- Social Shakespeare

External Links
- Paul Mutton
- Jibble Photo Gallery
- Jibble Forums
- Google Landmarks
- Jibble Shop
- Free Books
- Intershot Ltd

books.jibble.org

Previous Page | Next Page

Page 9

Hobby cependant se permit quelques plaisanteries g�n�rales sur ses
deux soeurs (Gr�ce n'�tait plus l�); et, prenant la chandelle des
mains d'une des coquettes villageoises qui la tenait en minaudant,
il introduisit son h�te dans le parloir de la famille, ou plut�t
dans la grand'salle; car, le b�timent ayant �t� jadis une
habitation fortifi�e, la pi�ce ou l'on se rassemblait �tait une
chambre vo�t�e et, pav�e, humide et sombre sans doute, compar�e
aux logements de fermes de nos jours; mais �clair�e par un bon feu
de tourbe, elle partit � Earnscliff infiniment pr�f�rable aux
montagnes froides et arides qu'il venait de parcourir. La
v�n�rable ma�tresse de la maison, o� la fermi�re, coiff�e avec
l'ancien pinner (coiffe des matrones d'�cosse), v�tue d'une simple
robe serr�e, d'une laine fil�e par elle-m�me, niais portant aussi
un large collier d'or et des boucles d'oreilles, �tait assise au
coin de la chemin�e, dans son fauteuil d'osier, dirigeant les
occupations des jeunes filles et de deux ou trois servantes qui
travaillaient � leurs quenouilles derri�re leurs ma�tresses.

Apr�s avoir fait bon accueil � Earnscliff, et donn� tout bas
quelques ordres pour faire une addition au souper ordinaire de la
famille, la vieille grand'm�re et les soeurs d'Hobby commenc�rent
leur attaque, qui n'avait �t� que diff�r�e.

--Jenny n'avait pas besoin d'appr�ter un si grand feu de cuisine
pour ce qu'Hobby a rapport�, dit une des soeurs.

--Non sans doute, dit une autre, la, poussi�re de la tourbe, bien
souffl�e, aurait suffi pour r�tir tout le gibier de notre Hobby.

--Oui, ou le bout de chandelle, si le vent ne l'�teignait pas,
dit la troisi�me. Ma foi, si j'�tais que de lui j'aurais rapport�
un corbeau plut�t que de revenir trois fois sans la corne d'un
daim pour en faire un cornet.

Hobby les regardait alternativement en fron�ant le sourcil, dont
l'augure sinistre �tait d�menti par le sourire de bonne humeur qui
se dessinait sur ses l�vres. Il chercha � les adoucir cependant,
en annon�ant le pr�sent qu'Earnscliff avait promis.

--Dans ma jeunesse, dit la vieille m�re, un homme aurait �t�
honteux de sortir une heure avec son fusil, sans rapporter au
moins un daim de chaque c�t� de son cheval, comme un coquetier
portant des veaux au march�.

--C'est pour cela qu'il n'en reste plus, dit Hobby; je voudrais
que vos vieux amis nous en eussent laiss� quelques-uns.

--Il y a pourtant des gens qui savent encore trouver du gibier,
dit la soeur a�n�e en jetant un coup d'oeil sur Earnscliff,

--H� bien! h� bien! femme, chaque chien n'a-t-il pas son jour!
Que Earnscliff me pardonne ce vieux proverbe; il a eu du bonheur
aujourd'hui, une autre fois ce sera mon tour. N'est-il pas bien
agr�able, apr�s avoir couru les montagnes toute la journ�e,
d'avoir � tenir t�te � une demi douzaine de femmes qui n'ont rien
eu � faire que de remuer par-ci par-l� leur aiguille ou leur
fuseau, surtout quand, en revenant � la maison, on a �t�
effray�... non, ce n'est pas cela, surpris par des esprits?

--Effray� par des esprits! s'�cri�rent toutes les femmes � la
fois; car grand �tait le respect qu'on portait et qu'on porte
peut-�tre encore dans ces cantons � ces superstitions populaires.

--Effray�! non: c'est surpris que je voulais dire. Et apr�s tout,
il n'y en avait qu'un; n'est-il pas vrai, monsieur Earnscliff?
vous l'avez vu comme moi.

Et il se mit � raconter en d�tail, � sa mani�re, mais sans trop
d'exag�ration, ce qui leur �tait arriv� � Mucklestane-Moor, en
disant, pour conclure, qu'il ne pouvait conjecturer ce que ce
pouvait �tre, � moins que ce ne f�t ou l'ennemi des hommes en
personne, ou un des vieux Peghts (sans doute les Pictes, que le
peuple en �cosse croit avoir �t� des �tres surnaturels) qui
habitaient le pays au temps jadis.

--Vieux Peght! s'�cria la grand'm�re, non, non, Dieu te pr�serve
de tout mal, mon enfant; ce n'est pas un Peght que cela.--C'est
l'homme brun des mar�cages (sans doute de la famille des
Brownies). O maudits temps que ceux o� nous vivons! Qu'est-ce qui
va donc arriver � ce malheureux pays, maintenant qu'il est
paisible et soumis aux lois? Jamais il ne para�t que pour annoncer
quelque d�sastre. Feu mon p�re m'a dit qu'il avait fait une
apparition l'ann�e de la bataille de Marston-Moor, une autre fois
du temps de Montrose, et une autre la veille de la d�route de
Dunbar. De mon temps m�me, on l'a vu deux heures avant le combat
du pont de Bothwell; et on dit encore que le laird de Benarbuck,
qui avait le don de seconde vue, s'entretint avec lui quelque
temps avant le d�barquement du duc d'Argyle, mais je ne sais pas
comment cela eut lieu. C'�tait dans l'ouest, loin d'ici. Oh! mes
enfants, il ne revient jamais qu'en des temps de malheurs;
gardez-vous bien d'aller le trouver!

Previous Page | Next Page


Books | Photos | Paul Mutton | Mon 24th Feb 2025, 6:16