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Page 28
JODELET:
Allons�!
CYRANO (aux violons):
Vous nous jouerez un air, messieurs les violons�!
(Les violons se joignent au cort�ge qui se forme. On s'empare des
chandelles allum�es de la rampe et on se les distribue. Cela devient
une retraite aux flambeaux):
Bravo�! des officiers, des femmes en costume,
Et, vingt pas en avant. . .
(Il se place comme il dit):
Moi, tout seul, sous la plume
Que la gloire elle-m�me � ce feutre piqua,
Fier comme un Scipion triplement Nasica�!. . .
--C'est compris�? D�fendu de me pr�ter main-forte�!--
On y est�?. . .Un, deux, trois�! Portier, ouvre la porte�!
(Le portier ouvre � deux battants. Un coin du vieux Paris pittoresque
et lunaire para�t):
Ah�!. . .Paris fuit, nocturne et quasi n�buleux;
Le clair de lune coule aux pentes des toits bleus;
Un cadre se pr�pare, exquis, pour cette sc�ne;
L�-bas, sous des vapeurs en �charpe, la Seine,
Comme un myst�rieux et magique miroir,
Tremble. . .Et vous allez voir ce que vous allez voir�!
TOUS:
A la porte de Nesle�!
CYRANO (debout sur le seuil):
A la porte de Nesle�!
(Se retournant avant de sortir, � la soubrette):
Ne demandiez-vous pas pourquoi, mademoiselle,
Contre ce seul rimeur cent hommes furent mis�?
(Il tire l'�p�e et, tranquillement):
C'est parce qu'on savait qu'il est de mes amis�!
(Il sort. Le cort�ge,--Ligni�re zigzaguant en t�te,--puis les
com�diennes aux bras des officiers,--puis les com�diens gambadant,--se
met en marche dans la nuit au son des violons, et � la lueur falote
des chandelles.)
Rideau.
Acte II.
La R�tisserie Des Po�tes.
La boutique de Ragueneau, r�tisseur-p�tissier, vaste ouvroir au coin
de la rue Saint-Honor� et de la rue de l'Arbre-Sec qu'on aper�oit
largement au fond, par le vitrage de la porte, grises dans les
premi�res lueurs de l'aube.
� gauche, premier plan, comptoir surmont� d'un dais en fer forg�,
auquel sont accroch�s des oies, des canards, des paons blancs. Dans de
grands vases de fa�ence de hauts bouquets de fleurs na�ves,
principalement des tournesols jaunes. Du m�me c�t�, second plan,
immense chemin�e devant laquelle, entre de monstrueux chenets, dont
chacun supporte une petite marmite, les r�tis pleurent dans les
l�chefrites.
� droite, premier plan avec porte. Deuxi�me plan, un escalier montant
� une petite salle en soupente, dont on aper�oit l'int�rieur par des
volets ouverts; une table y est dress�e, un menu lustre flamand y
luit: c'est un r�duit o� l'on va manger et boire. Une galerie de bois,
faisant suite � l'escalier, semble mener � d'autres petites salles
analogues.
Au milieu de la r�tisserie, un cercle en fer que l'on peut faire
descendre avec une corde, et auquel de grosses pi�ces sont accroch�es,
fait un lustre de gibier.
Les fours, dans l'ombre, sous l'escalier, rougeoient. Des cuivres
�tincellent. Des broches tournent. Des pi�ces mont�es pyramident, des
jambons pendent. C'est le coup de feu matinal. Bousculade de marmitons
effar�s, d'�normes cuisiniers et de minuscules g�te-sauces.
Foisonnement de bonnets � plume de poulet ou � aile de pintade. On
apporte, sur des plaques de t�le et des clayons d'osier, des
quinconces de brioches, des villages de petits-fours.
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