Le Jour des Rois by William. Spurious and doubtful works Shakespeare


Main
- books.jibble.org



My Books
- IRC Hacks

Misc. Articles
- Meaning of Jibble
- M4 Su Doku
- Computer Scrapbooking
- Setting up Java
- Bootable Java
- Cookies in Java
- Dynamic Graphs
- Social Shakespeare

External Links
- Paul Mutton
- Jibble Photo Gallery
- Jibble Forums
- Google Landmarks
- Jibble Shop
- Free Books
- Intershot Ltd

books.jibble.org

Previous Page | Next Page

Page 1

Lorsque Rome fut conquise, en 1527, par les Espagnols et les Allemands;
il se trouva parmi les prisonniers un riche marchand nomm� Ambrogio,
qui avait un fils et une fille, tous les deux d'une beaut� et d'une
ressemblance si parfaites que, s'ils changeaient d'habillements, le p�re
lui-m�me avait peine � les distinguer[1]. Paolo, c'est le nom du gar�on,
fut le partage d'un Allemand, et sa soeur jumelle, Nicuola, tomba entre
les mains de deux soldats qui la trait�rent avec beaucoup de douceur,
dans l'esp�rance qu'ils en tireraient une ran�on consid�rable. Ambrogio
parvint � se sauver de la captivit�, et ayant soustrait, en les cachant
dans la terre, une grande partie de ses richesses � la cupidit� des
ennemis, il se mit � la recherche de ses enfants, racheta sa fille, mais
ne put retrouver son fils, et le crut mort.

[Note 1:

....................... _Simillima proles,
Indiscreta suis, gratusque parentibus error._
(VIRGILE.)]

Cette pens�e le tourmentant de plus en plus, il quitta Rome et se retira
� Erte, lieu de sa naissance. Ce fut l� qu'un autre marchand, veuf
depuis plusieurs ann�es, devint amoureux de Nicuola et la demanda en
mariage; mais Ambrogio, craignant que cette union peu assortie du c�t�
de l'�ge, ne f�t pas heureuse pour Nicuola, et ne voulant pas refuser
trop brusquement ce vieux soupirant, lui dit qu'il ne se s�parerait
pas de sa fille qu'il n'e�t retrouv� son fils, espoir qu'il conservait
toujours.

Cependant Nicuola avait aussi fait impression sur le coeur d'un jeune
gentilhomme nomm� Lattanzio Puccini, et n'�tait pas indiff�rente � son
amour. Dans ce temps-l�, des affaires appel�rent Ambrogio � Rome, et il
conduisit sa fille � Fabriano, chez un de ses parents, pour ne pas la
laisser seule. Cette absence arr�ta la passion de Lattanzio, qui changea
bient�t d'objet et se porta vers la fille de Lanzetti, la belle Catella.
Au contraire, Nicuola revint � Erte toujours plus �prise, et apprit avec
la plus vive douleur la nouvelle inclination de son amant. Ambrogio fut
oblig� de faire un second voyage, et cette fois-ci il laissa sa fille
dans un couvent o� �tait Camilla, ni�ce de Lattanzio. Celui-ci y venait
souvent commander toutes sortes d'ouvrages � l'aiguille que faisaient
les religieuses. Nicuola �coutait quelquefois les conversations qu'il
avait avec sa ni�ce Camilla. Un jour, il lui racontait avec tristesse
qu'il avait perdu un jeune page qu'il aimait, et qui lui �tait
tr�s-n�cessaire. Ce r�cit fit na�tre � Nicuola l'id�e de s'habiller en
homme, et d'entrer chez Lattanzio en qualit� de page. Sa gouvernante
l'aida dans ce projet. Elle fut admise, en effet, sous le nom de Romulo,
dans la maison de son infid�le amant; et comme Julia, dans les _Deux
Gentilshommes de V�rone_, elle fut bient�t charg�e d'aller parler �
sa rivale de l'amour de son ma�tre. Catella �tait peu sensible aux
sollicitations de Lattanzio; mais le faux page fit une telle impression
sur son coeur qu'elle n'�prouva plus que de la r�pugnance pour celui qui
l'envoyait.

Pendant ces intrigues, le ma�tre de Paolo l'avait pris en affection,
au point que, venant � mourir, il l'avait fait son h�ritier. Paolo
s'empressa de retourner � Rome, et de l� � Erte pour y chercher son
p�re. Il passe sous la fen�tre de Catella, qui le prend pour le pr�tendu
page. Ambrogio arrive: Nicuola l'aper�oit dans la rue, et, dans sa
frayeur, elle se sauve chez sa gouvernante. Celle-ci lui conseille de
reprendre les habits de son sexe, et court annoncer au p�re qu'elle lui
conduira sa fille le lendemain.

Cependant Lattanzio attend Romulo avec inqui�tude et impatience; il le
cherche partout, et on lui montre la maison de la gouvernante, o� l'on
avait vu entrer Nicuola sous son d�guisement. Il lie conversation avec
la du�gne, qui lui d�couvre tout, lui vante la constance de son ancienne
ma�tresse, et pr�pare la r�conciliation qu'ach�ve la vue de Nicuola
elle-m�me.

Catella prend toujours Paolo pour Romulo. Paolo, qui l'aime, s'aper�oit
de sa m�prise et la d�trompe.

Bient�t tout s'�claircit. Ambrogio se r�jouit du retour de son fils et
consent au mariage de sa fille. Lanzetti, qui a cru que Paolo n'�tait
autre que Nicuola d�guis�e, revient de son erreur et accorde aussi
Catella au fils d'Ambrogio.

Shakspeare a mis cette nouvelle sur la sc�ne avec sa n�gligence
ordinaire, car le d�guisement de Viola, amoureuse du duc qu'elle ne
conna�t point, n'est pas aussi bien motiv� que celui de la Nicuola de
Bandello. En g�n�ral, les �v�nements de la nouvelle sont conduits
avec beaucoup plus d'art que ceux de la com�die; mais c'est dans les
caract�res, le comique des situations et la po�sie des d�tails, que
Shakspeare retrouve sa sup�riorit� et fait oublier tous les reproches
d'invraisemblance que la critique pourrait lui adresser. L'originalit�
de sir Andr�, de sir Tobie et du bouffon, les espi�gleries de la
friponne Marie, la gravit� comique et les pr�tentions de Malvolio, la
sc�ne d�licieuse du jardin et de la lettre, le duel de sir Andr� et du
faux page, le charme que r�pand sur toute la pi�ce l'amour de Viola,
un heureux m�lange de sentiment et de cette gaiet� que les Anglais
appellent _humour_, tout contribue � rendre cette pi�ce une des plus
agr�ables de Shakspeare.

Previous Page | Next Page


Books | Photos | Paul Mutton | Fri 29th Mar 2024, 13:24