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Page 38
--Ah! peste! marmotta-t-il enfin; j'avais oubli� notre partie. N'est-il
pas trop tard pour l'entreprendre? Nous avons, vous le savez, sept
lieues � faire pour arriver au pied de la montagne. Or, marcher pendant
sept lieues � la chaleur! plus l'ascension, plus la descente, plus le
retour!!! comment ferons-nous, d'ailleurs, si nous ne trouvons pas
d'auberge au pied de la montagne? Il faudra coucher en plein air, en ce
cas!
Phil�as souriait imperturbablement pendant cette s�rie d'objections,
faites d'une voix endormie et plaintive.
--Tout cela est fort possible � combiner, cher ami, r�pondit-il. D'abord
vous n'avez que cinq lieues � faire pour arriver � la montagne. Au bas
du mont Jolly se trouve un petit village; notre h�te l'a dit � Sagababa.
Il sera tr�s ais� de nous y caser cette nuit; donc, si vous aimez mieux
ne faire l'ascension que demain, ce sera facile. Partons vite, Tueur;
tenez, je vais vous aider.
Et en parlant ainsi, le bouillant Phil�as arrachait les couvertures de
son compagnon, lui passait dans les jambes les manches de son habit et
l'enveloppait dans son pantalon.
Ainsi secou�, tir�, houspill�, Polyph�me sortit vite de sa torpeur
paresseuse et s'habilla en r�parant ga�ment les m�prises de Saindoux,
puis, escort�s de l'in�vitable Sagababa, les deux amis prirent le chemin
que leur indiquait l'h�te.
Mais, pour plaire � son ma�tre, Sagababa l'avait tromp� sur la distance
qu'ils avaient � franchir pour arriver � leur but. Apr�s avoir fait
cinq lieues, les voyageurs se f�licitaient d'�tre au terme de leurs
fatigues... Ils apprirent alors d'un passant qu'ils avaient encore une
longue course �de deux lieues,� dit le paysan en hochant la t�te.
--Fichu menteur! s'�cria Phil�as en s'�lan�ant vers Sagababa dans
l'intention �vidente de lui tirer vigoureusement les oreilles...
Mais le petit n�gre �tait tr�s perspicace et avait d�j� pr�vu
l'indignation de �ma�tre � moi�. Aussi d'un bond se trouva-t-il hors de
port�e de la main vengeresse de Saindoux. Il grimpa avec une agilit�
de singe jusque sur les plus hautes branches d'un �norme prunier qui
bordait la route, et l�, rassur� sur le sort de ses oreilles, il se
mit � manger les prunes sauvages dont l'arbre �tait charg�. Polyph�me,
harass�, se coucha paresseusement sur le talus de la route � l'ombre du
prunier.
[Illustration 32.png]
--Ma foi! dit-il, une halte est n�cessaire; reposez-vous avec moi,
Phil�as. Je vais reprendre mon somme de ce matin. Ne m'�veillez pas
avant deux heures, au moins. Je n'en puis plus!
Saindoux, malgr� sa fatigue, ne voulut pas imiter Polyph�me qui dormait
comme un bienheureux deux minutes apr�s s'�tre �tendu sur l'herbe. Le
gros Phil�as, plein de rancune contre Sagababa, voulait le malmener �
son aise et grommelait en consid�rant la mine insolemment satisfaite de
Sagababa sur son arbre.
Tout � coup il prit son courage � deux mains et se hissa sur le prunier,
� la grande terreur du n�grillon qui n'avait pas compt� l� dessus.
La mine du petit noir �tait si piteuse, si comique que le bon coeur de
Phil�as en fut d�sarm�. Il �clata de rire au nez de Sagababa un peu
rassur�. Le n�grillon offrit humblement � son ma�tre quelques belles
prunes que Saindoux accepta avec une dignit� affable.
Les fruits plurent au gros Phil�as. Tout en jetant un regard d'envie sur
la pelouse o� Polyph�me dormait de tout son coeur, il aida Sagababa �
d�pouiller le prunier de sa r�colte, tant et si bien que Polyph�me eut
tout le loisir de se r�veiller et de contempler avec une admiration
goguenarde les exploits de son gros ami.
--Bon app�tit, mon cher! s'�cria-t-il. Ah ��! vous avez donc un estomac
de fer-blanc pour r�sister � cette masse de fruits aigres que vous
avalez avec tant d'entrain?
A la voix moqueuse de son compagnon, Saindoux avait d�gringol� de
l'arbre; il n'�tait pas satisfait d'�tre pris en flagrant d�lit de
gourmandise enfantine et sentait sa dignit� compromise.
Aussi fut-ce avec une n�gligence affect�e qu'il r�pondit:
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