Voyages abracadabrants du gros Philéas by Olga de Pitray


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Page 25

Le pauvre Phil�as, assailli de protestations, de discours de toute
esp�ce que lui prodiguaient passagers et �quipage, se soumit avec un
d�sespoir burlesque. Ce fut ainsi qu'il arriva � terre; nos voyageurs se
firent mener directement � Blidah et nous allons les y suivre, pour ne
rien perdre de leurs aventures dans ces parages.




CHAPITRE IX

LA CHASSE AU LION

--Eh bien! mon cher, dit Polyph�me � son gros compagnon, le lendemain de
son arriv�e. Comment trouvez-vous l'Alg�rie et les Arabes?

PHIL�AS.--L'Alg�rie me semble tr�s superbe, Tueur, compl�tement
magnifique, except� ses diables de puces qui troublent ma joie. (Il se
gratte avec fureur.) J'en ai tu� soixante-quinze en vingt minutes hier,
et puis j'y ai renonc�; rien que sur le mollet droit, j'avais quatre
cent quatre-vingt-neuf piq�res; �a me cuit partout... il me semble que
je suis dans un bain de moutarde.

POLYPH�ME.--On se fait � cela bien vite, allez! Courage! n'y pensez
plus. Et les Arabes, qu'en dites-vous?

PHIL�AS.--Ah! quels beaux hommes! mais... est-il convenable � eux de se
montrer publiquement en chemise avec une serviette sur la t�te?

POLYPH�ME.--Comment, �en chemise�! Ce sont des manteaux appel�s burnous
et leurs turbans ne sont nullement des serviettes. Tout cela, c'est leur
costume.

PHIL�AS.--Ma foi! je n'aimerais pas me fourrer un burnous sur la t�te
et m'envelopper d'un turban, moi! (Polyph�me rit.) Mais dites donc, mon
cher ami, pourquoi ne profiterais-je pas du beau temps pour aller voir
les environs, aujourd'hui?

POLYPH�ME.--Volontiers; je vais rassembler une escorte et nous nous
mettrons en route d�s que nos chevaux seront pr�ts.

Polyph�me alla effectivement surveiller les pr�paratifs de la promenade.
Rest� seul, Phil�as s'ennuya promptement, agac� qu'il �tait par les
puces qui continuaient � le d�vorer, et prenant son fusil, attachant sur
son dos la cage de fifi-mimi, il sortit pour fl�ner dans les environs en
attendant son ami.

Au d�tour d'une rue, Saindoux se trouva face � face avec un petit n�gre,
noir comme du charbon et dont la figure �tait remarquablement dr�le,
intelligente et maligne, malgr� une affreuse laideur.

Ce petit n�gre �tait enti�rement v�tu de blanc, ce qui le rendait
d'autant plus extraordinaire.

PHIL�AS.--Ah! le dr�le de petit bonhomme! Bonjour, moricaud, sais-tu le
fran�ais?

LE PETIT N�GRE.--Moi, le savoir un peu, beau blanc.

PHIL�AS.--Comment te nommes-tu, petit?

LE PETIT N�GRE.--Pauvre n�grillon s'appeler: Sagababa.

PHIL�AS, _�clatant de rire_.--En voil� un nom cocasse! Eh bien,
Sagababa, veux-tu me mener jusqu'� un arbre � fruit quelconque? je
grille de manger des produits africains; ils doivent �tre excellents,
surtout cueillis tout frais!

[Illustration 24.png]

SAGABABA.--Moi, vouloir bien, beau blanc.

PHIL�AS, _flatt�_.--Il est tr�s poli, ce moricaud! Faisons vite cette
course, mon ami; je veux revenir promptement pour ne pas faire attendre
mon illustre compagnon.

Saindoux et Sagababa partirent d'un pas rapide. Phil�as oubliait ses
puces et, chemin faisant, questionna Sagababa sur sa position.

--Moi suis seul, dit le petit n�gre avec �motion. Pauvre Sagababa
s'enfuir de chez ma�tre m�chant, loin d'ici; marcher beaucoup, souffrir
faim, soif; venu ici travailler, apprendre un peu fran�ais. Moi aime
bien hommes fran�ais. Bons, grands, g�n�reux; voudrais servir toi!
serais si content! t'aimerais tant!

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Books | Photos | Paul Mutton | Sun 21st Dec 2025, 2:46