Voyages abracadabrants du gros Philéas by Olga de Pitray


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Page 1

J'ai fait violence � ma modestie bien connue et j'ai pri� Mme de Pitray
de retracer tous mes hauts faits. Je n'ai pas la pr�tention d'instruire.
Munckausen ne l'avait pas non plus; mais, comme lui, je veux int�resser,
je veux dire du nouveau et surtout je veux amuser, sachant bien que
lorsque la critique � ri, elle est d�sarm�e.

Laissez-moi donc, Monsieur, raconter � la bonne franquette mes nombreux
et lointains voyages et si, pour satisfaire les scrupules de votre
conscience, il me faut faire un acte de franchise, il ne me sera pas
impossible de vous avouer tout bas que je vous autorise � ne pas
les croire v�ritables. Intitulez-les si vous voulez: _Voyages...
abracadabrants du gros Phil�as_ et, par cette gracieuse concession,
redevenons bons amis, ce � quoi vous savez que Mme de Pitray tient
essentiellement.

C'est dans cette esp�rance que je me d�clare, Monsieur, avec le respect
le plus profond,

Votre tout d�vou� serviteur,

PHIL�AS SAINDOUX.
De mon ch�teau de Castel-Saindoux.




CHAPITRE PREMIER

LUTTE MUSICALE DE DEUX CHANTRES

Peu de temps apr�s �tre revenu de son voyage aux bains de mer, M. de
Marsy re�ut la visite de Phil�as Saindoux[1] qui le pria de venir
honorer de sa pr�sence une r�union musicale et lui raconta ce qui suit:

Deux chantres renomm�s, demeurant dans des villages diff�rents,
s'�taient donn� rendez-vous � Beaug� pour savoir lequel des deux avait
le plus de talent. Canonet, chantre de Saint-Symphorien, poss�dait une
magnifique et formidable voix de basse profonde. Il �tait presque sans
rival � dix lieues � la ronde. Un seul homme, dans les environs, osait
lui tenir t�te dans les roulades qui plongeaient en extase les Normands,
grands et petits.

[Note 1: Voir _Les D�buts du gros Phil�as_, du m�me auteur (chez
Hachette).]

Rossignol, chantre de Saint-Eutrope, charmait les oreilles par une voix
de t�nor des plus aigu�s. Il allait � une hauteur �tonnante. Gr�ce � ces
artistes, les deux villages �taient en rivalit� d�clar�e.

[Illustration 02.png]

Jusqu'alors, la grande distance qui s�parait les chantres et leurs
fanatiques avait emp�ch� toute lutte.

Le grand jour arriva bient�t.

Sur la place du village s'agitaient tumultueusement les partisans des
rivaux. Les admirateurs de Canonet entouraient leur chantre bien-aim�,
tandis que ceux de Rossignol faisaient au t�nor un cort�ge non moins
pompeux.

[Illustration 03.png]

Les amis de Canonet paraissaient fort inquiets, car depuis le matin il
�tait impossible � leur concitoyen de donner une seule de ces notes
formidables qui les ravissaient. L'extinction de voix de Canonet
continuant, ils tinrent conseil.

[Illustration 04.png]

Phil�as, un de ses fanatiques, s'approcha de lui avec une joie contenue;
il portait � la main un panier couvert.

--Illustre Canonet, dit-il avec �motion, votre belle voix va nous
�merveiller plus que jamais tout � l'heure, gr�ce � ce petit rem�de;
avalez-le, et vous verrez que cela vous fera du bien, les grands
chanteurs de Paris ne vivent que de �a, m'a-t-on assur�.

CANONET.--Merci, mon cher, merci! c'est-y du sucre, de la limonade,
de...

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Books | Photos | Paul Mutton | Fri 27th Dec 2024, 9:47