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Page 30
SUZANNE.
Je les veux pour maman qui les aime tant!
RAYMOND.
Tu les auras, Suzanne. Mesdemoiselles, je vais m'�tendre sur la roche,
et vous me tiendrez chacune par une jambe.
H�L�NE.
Monsieur, je n'entends pas cela; je ne souffrirai pas que vous alliez
jusqu'� cette touffe d'oeillets qui est sur le bord du pr�cipice, parce
que vous tomberiez. Que dirait maman! et c'est si creux de l'autre c�t�,
que les vaches qui sont dans le bas ne paraissent pas plus grandes que
ma chatte.
SUZANNE.
Ils sentent si bon les oeillets, et maman les aime tant.
RAYMOND.
H�l�ne, papa dit qu'un homme qui a peur, ce n'est rien du tout; et moi,
je veux �tre quelque chose.�
Alors l'intr�pide petit gar�on s'�tendit sur le rocher qui �tait � la
hauteur d'appui, allongeant son petit corps, puis son petit bras pour
atteindre les fleurs qui s'�panouissaient dans un creux o� le vent avait
apport� un peu de terre. Les petites filles, � genoux, tenaient chacune
un de ses pieds.
RAYMOND.
�Tirez � vous, mesdemoiselles, j'ai les fleurs!�
Et les petites tir�rent leur fr�re � elles jusqu'� ce qu'il p�t se
redresser.
Et suivant le rocher qui n'�tait pas plus �lev� que le parapet du pont
de la Loue, ils arriv�rent aupr�s d'un gros pied de boule de neige
sauvage. Un oiseau en sortit effray�. H�l�ne �carta le feuillage, et vit
un nid o� �taient cinq petits.
H�L�NE.
�Approchez tout doucement, petits, pour voir ces pauvres oisillons qui
n'ont pas encore de plumes et crient apr�s leur m�re.
RAYMOND.
Ils ont l'air de souffrir, les pauvres petits!
H�L�NE.
Certainement ils souffrent, et c'est nous qui en sommes cause, parce que
nous avons effray� la petite m�re qui les r�chauffait. Allons-nous-en.�
Ils tourn�rent l'angle du rocher, et se trouv�rent dans une prairie
qui allait en pente sur le flanc de la montagne; elle �tait plant�e de
cerisiers tout couverts de fruits. Une vieille femme, mont�e sur une
�chelle, cueillait des cerises.
RAYMOND.
�Oh! les jolies cerises! comme je vais en manger!�
Et il voulut en prendre quelques-unes que la vieille avait laiss�es
tomber sur le gazon.
H�L�NE.
�Raymond, je vous d�fends d'y toucher: ces cerises ne sont pas �
nous, et les enfants bien �lev�s ne touchent jamais � ce qui ne leur
appartient pas.�
Puis allant vers la vieille femme qui �tait toujours sur le haut de
l'�chelle, elle lui dit en faisant la r�v�rence:
�Madame, voulez-vous bien nous permettre de manger un peu de ces cerises
qui tombent sur l'herbe; nous sommes bien fatigu�s, et nous avons grand'
soif.
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