Advis de la deffaicte des Anglois et autres heretiques by Monseigneur le duc de Mercure


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The Project Gutenberg EBook of Advis de la deffaicte des Anglois et autres
heretiques venuz en Bretaigne, pour le Roy de Navarre, pres Chasteau-bourg,
by Monseigneur le duc de Mercure

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Title: Advis de la deffaicte des Anglois et autres heretiques venuz
en Bretaigne, pour le Roy de Navarre, pres Chasteau-bourg.

Author: Monseigneur le duc de Mercure

Release Date: April 9, 2005 [EBook #15598]

Language: French

Character set encoding: ISO-8859-1

*** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK ADVIS DE LA DEFFAICTE ***




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� feruiteur de Sainct Maixant �


ADVIS DE LA DEFFAICTE DES ANGLOIS ET AVTRES HERETIQUES VENUZ EN BRETAIGNE,
POUR LE ROY DE NAUARRE, PRES CHAFTEAU-BOURG.


(1591)


Monsievr, defpuis vous auoir efcrit par le Sieur de fainct Romain,
& vous auoir donn� aduis de la mort de la Nou� & du Comte de
Montgomery, ie me retiray auec mes trouppes � Nantes pour me
rafraifchir, fuyuant le mandement que Monfeigneur le Duc de
Mercure m'en auoit faict, tant par fes lettres que par le Sieur de
Genlis, la Motte, qui me vint trouuer, expres au Chafteau de
Nubourg, o� i'auois men� le fils du Millord Honfed�, que nous
prinfmes prifonnier au dernier recontre. La Royne d'Angleterre �
faict grand' inftance enuers le Roy de Nauarre, qu'il euft �
employer fes moyens pour mettre le fils dudit Millord en libert�,
� quoy M�feigneur de Mercure ne veut entendre, quelque
fupplication que le Roy de Nauarre luy en ait faicte, par fes
deputez: finon en rendant M�feigneur le Duc d'Elbeuf prifonnier �
Loches, en pleine & entiere libert�. Ce q ne pouuant faire le Roy
de Nauarre, s'excus�t qu'il eft entre les mains du Duc d'Efpernon
qui tient du tout Loches � fa deuotion, M�dit Seigneur n'eft pas
refolu de le deliurer qu'� bonnes enfeignes. Le Prince de D�bes
efchapp� de la derniere deffaicte, s'eft retir� auec fort peu de
ges d�s Renes, o� il feroit bie toft affieg�, n'eftoit les forces
que mondit Seigneur de Mercure � enuoy� en l'armee de Monfeigneur
le Duc de Mayene, fous la conduite du Sieur de S. Laurens:
neantmoins il doit bie toft receuoir quatre mille h�mes du Roy
Catholique, dont il a eft� affeur� par M�fieur le C�m�deur
Morceau, qui faict toute diligece pour leur acheminemet. Cepedant
la Roine d'Angleterre ai�t enuoy� douze ou quinze cens Anglois
fous la conduite du Millord Hauart en Bretaigne, lors qu'elle
f�auoit q m�dit Seigneur de Mercure eftoit defnu� de forces pour
les auoir enuoyees en Lorraine, arriuerent � Vitray, ville
diftante de Renes de treize � quatorze lieu�s, le 21.iour de
Septebre dernier, o� ay�ts feiourn� douze iours pour fe
rafraifchir en intetion de fe venir ietter dans Rennes pour
defendre la ville, au cas que m�dit Sieur de Mercure les vint
affieger. Ce qu'eftant denonc� � m�dit Sieur, il refoluft d'y
donner ordre, & pour ceft effect m'efcriuit de faire rebrouffer
chemin � mes trouppes qui eftoyent de fix ces hommes de pied, pour
me ioindre au Sieur d'Aradon, qui auoit 300.cheuaux. Ce qu'eftant
faict & ayans ioincts m�dit Sieur de Mercure pres Chafteau-bourg,
nous eufmes aduis, que le ieune la Hunaudaye & le Millord Hauart,
auec leurs trouppes, qui pouuoyent faire en tout douze cens h�mes
de pied, & cinq cens cheuaux eftoyet partis de Vitray le
4.d'Octobre, iour de S.Fr��ois, & venoyent coucher � S.Iean fur
Vilaine deux lieu�s pres de Chafteau-bourg, fur le grand chemin de
Vitray � Rennes. Mondit Seigneur qui s'eftoit mis entre-deux, auec
forces inegalles: car il n'auoit que huict cens hommes de pied, &
quatre cens cheuaux, feit affembler fon C�feil pour deliberer s'il
deuoit combattre ou non. Le Marquis de Chauffein, Prince de grande
expectation, remonftroit qu'il valloit mieux combattre que de fe
retirer, & qu'il failloit s'affeurer que Dieu leur affifteroit, &
qu'il ne permettroit point que les ennemys euffent le deffus, qui
ne pouuoyent auoir que cinq ou fix cens hommes d'auantage, & que
fe retirer, mondit Seigneur ne le pouuoit faire, fans perte de fa
reputation. Le sieur d'Aradon au contraire remo nftroit combie les
batailles eftoyent incertaines, & qu'il valoit beaucoup mieux
ceder vn peu, que de mettre en hazard vne telle Prouince que la
Bretaigne, qui feroit en danger de fe perdre, fi mondit Seigneur
demeuroit au combat, pour eftre la perte des Chefs, vn abaiffement
de coeur aux Soldatz, effroy & efpouuantemet des villes, qui apres
Dieu, ne s'appuyent que fur eux; & qu'en tout euenement fe
retirant fans combatre, & l'ennemy entrant dans Rennes, pour leur
fecours ils ne pouuoyent faire gr�d cas en Bretaigne pour y auoir
peu de retraictes, & que les villes de l'Vnion dudit pays, (eftant
bien pourueues de toutes fortes de munitions) il ne falloit rien
craindre, Que l'ennemy venoit feulement pour defendre Rennes, fans
vouloir rien entrepredre de nouueau, & part�t qu'� l'occafion
d'vne feule ville il ne falloit mettre la Prouince en danger, �
quoy le Marquis de Chauffein frere de mondit Seigneur, remonftra
la commodit� grande, qui pouuoit aduenir au pays, d'empefcher
l'entree du fecours ennemy dans la dite ville, & que par ce moyen
ceux de la ville, & notamment les pauures Catholiques, fafchez de
la domination du Prince de Dombes, & des rauages que noz gens font
autour de Rennes, fe pourroyent (ennuyez de tant d'incommoditez)
ranger � l'Vnion, & que l'ennemy feroit contrainct ou de s'en
retourner en Angleterre, ou d'aller paffer l'hyuer � Vitray, qu'il
falloit (au moins fi l'on pouuoit fans combatre) leur empefcher
l'acheminement dans Rennes. M�dit Seigneur de Mercure apres auoir
ouy tous leurs aduis refoluft de fuiure le Confeil de M�fieur le
Marquis de Chauffein, & apres s'eftre rec�mand� � Dieu & � noftre
Dame, � laquelle tous les Princes de Lorraine ont particuliere
deuotion, feit mettre fes gens en equipage pres de Chafteau-bourg,
& ayant aduis que l'ennemy s'en approchoit, enuoya vne c�pagnie
d'enfans perdus du Capitaine fainct Martin les recognoiftre,
lequel ay�t rapport� l'eftat de leur armee, m�dit Seigneur
refoluft de les attendre, faifant faire alte � fes gens l'efpace
de trois heures: en fin mondit Seigneur les ayant faict attaquer
par quatre c�pagnies de gens de pied & deux compagnies de
Caualerie, noz ges eurent du pire. L'ennemy pourfuiuant la
victoire cri�t viue le Roy, fe vint getter � corps perdu au milieu
de trois embufcades, que m�dit Seigneur auoit fait demy lieu� pres
de Chafteau-bourg, � chafeune defquelles y auoit deux coleuurines,
lefquelles commen�ans � iou�r auec l'infanterie feirent vn tel
efchecq & carnage des ennemis, qui s'affeuroyent d'auoir ia la
victoire entiere, qu'il en demeura plus de douze cens fur la
place, & le refte s'enfuit � vauderoute dans Vitray: ceux qui
efchapperent l'efpee du Soldat n'efchapperent point les mains des
Payfans, aucuns desfquels y ont faict vn beau butin, le Millord fe
fauua en habit defguif�. Nous y auons perdu trois cens bons
Soldatz & quelques Gentils-hommes. L'ennemy y a faict perte outre
les eftrangers, de plus de cinq cens hommes, & entre autres du
ieune d'Auaugour Gentil-homme bien n�, mais qui malheureufement fe
rangea du party des Heretiques. Le sieur de la Fons, le ieune la
Hunauldaye, le Capitaine la Planche, le Sieur de Rofimont,
Lieuten�t du Gouuerneur de Vitray, & plufieurs autres Gentils-
hommes & Capitaines fignalez, y ont laiff� la vie. Nous en auons
plus de foixante prifonniers que mondit Seigneur � faict conduire
au Chafteau de Nantes. C'eft vn effect fignal� de la bont� de
noftre Dieu & de fa prouidence paternelle fur fon Eglife, ayant
permis que mondit Seigneur auec vn fi petit nombre de gens, ait
deffaict les forces des ennemis, contre l'opinion mefme de fes
plus fideles feruiteurs, qui le diffuaderent de combattre. Ayans
recenz les forces d'Efpaigne, mondit Seigneur deliber� d'affieger
Rennes, Le Prince de Dombes fe trouuant, bien eft�n� d'auoir perdu
en deux recontres & en moins de trois moys, autant de gens qu'il
luy en falloit pour executer les entreprinfes de fon Roy en
Bretaigne. Le tafcheray par voye affeur� de vous faire entendre en
ce pays, vous priant me tenir aduerty de ce qui fe paffe en voz
quartiers, eft defpuis & attendant de voz nouuelles. Ie prie Dieu.

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Books | Photos | Paul Mutton | Sun 9th Feb 2025, 13:54