Cyrano de Bergerac by Edmond Rostand


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Page 8

RAGENEAU:
Certes, je ne crois pas que jamais nous le peigne
Le solennel monsieur Philippe de Champaigne;
Mais bizarre, excessif, extravagant, falot,
Il e�t fourni, je pense, � feu Jacques Callot
Le plus fol spadassin � mettre entre ses masques:
Feutre � panache triple et pourpoint � six basques,
Cape que par derri�re, avec pompe, l'estoc
L�ve, comme une queue insolente de coq,
Plus fier que tous les Artabans dont la Gascogne
Fut et sera toujours l'alme M�re Gigogne,
Il prom�ne, en sa fraise � la Pulcinella,
Un nez�!. . .Ah�! messeigneurs, quel nez que ce nez-l�!. . .
On ne peut voir passer un pareil nasig�re
Sans s'�crier: "Oh�! non, vraiment, il exag�re�!"
Puis on sourit, on dit: "Il va l'enlever. . ." Mais
Monsieur de Bergerac ne l'enl�ve jamais.

LE BRET (hochant la t�te):
Il le porte,--et pourfend quiconque le remarque�!

RAGUENEAU (fi�rement):
Son glaive est la moiti� des ciseaux de la Parque�!

PREMIER MARQUIS (haussant les �paules):
Il ne viendra pas�!

RAGUENEAU:
Si�!. . .Je parie un poulet
A la Ragueneau�!

LE MARQUIS (riant):
Soit�!
(Rumeurs d'admiration dan la salle. Roxane vient de para�tre dans sa
loge. Elle s'assied sur le devant, sa du�gne prend place au fond.
Christian, occup� � payer la distributrice, ne regarde pas.)

DEUXI�ME MARQUIS (avec des petit cris):
Ah, messieurs�! mais elle est
�pouvantablement ravissante�!

PREMIER MARQUIS:
Une p�che
Qui sourirait avec une fraise�!

DEUXI�ME MARQUIS:
Et si fra�che
Qu'on pourrait, l'approchant, prendre un rhume de coeur�!

CHRISTIAN (l�ve la t�te, aper�oit Roxane, et saisit vivement Ligni�re
par le bras):
C'est elle�!

LIGNI�RE (regardant):
Ah�! c'est elle�?. . .

CHRISTIAN:
Oui. Dites vite. J'ai peur.

LIGNI�RE (d�gustant son rivesalte � petits coups):
Magdaleine Robin, dite Roxane.--Fine.
Pr�cieuse.

CHRISTIAN:
H�las�!

LIGNI�RE:
Libre. Orpheline. Cousine
De Cyrano,--dont on parlait. . .
(A ce moment, un seigneur tr�s �l�gant, le cordon bleu en sautoir,
entre dans la loge et, debout, cause un instant avec Roxane.)

CHRISTIAN (tressaillant):
Cet homme�?. . .

LIGNI�RE (qui commence � �tre gris, clignant de l'oeil):
H�! h�!. . .
--Comte de Guiche. �pris d'elle. Mais mari�
A la ni�ce d'Armand de Richelieu. D�sire
Faire �pouser Roxane � certain triste sire,
Un monsieur de Valvert, vicomte. . .et complaisant.
Elle n'y souscrit pas, mais de Guiche est puissant:
Il peut pers�cuter une simple bourgeoise.
D'ailleurs j'ai d�voil� sa manoeuvre sournoise
Dans une chanson qui. . .Ho�! il doit m'en vouloir�!
--La fin �tait m�chante. . .�coutez. . .
(Il se l�ve en titubant, le verre haut, pr�t a chanter.)

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Books | Photos | Paul Mutton | Wed 17th Dec 2025, 5:17