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Page 52
CYRANO:
Hormis l'adresse, il n'y manque plus rien.
CHRISTIAN:
Je. . .
CYRANO:
Tu peux l'envoyer. Sois tranquille. Elle est bien.
CHRISTIAN:
Vous aviez�?. . .
CYRANO:
Nous avons toujours, nous, dans nos poches,
Des �p�tres � des Chloris. . .de nos caboches,
Car nous sommes ceux-l� qui pour amante n'ont
Que du r�ve souffl� dans la bulle d'un nom�!. . .
Prends, et tu changeras en v�rit�s ces feintes;
Je lan�ais au hasard ces aveux et ces plaintes:
Tu verras se poser tous ces oiseaux errants.
Tu verras que je fus dans cette lettre--prends�!--
D'autant plus �loquent que j'�tais moins sinc�re�!
--Prends donc, et finissons�!
CHRISTIAN:
N'est-il pas n�cessaire
De changer quelques mots�? �crite en divaguant,
Ira-t-elle � Roxane�?
CYRANO:
Elle ira comme un gant�!
CHRISTIAN:
Mais. . .
CYRANO:
La cr�dulit� de l'amour-propre est telle,
Que Roxane croira que c'est �crit pour elle�!
CHRISTIAN:
Ah�! mon ami�!
(Il se jette dans les bras de Cyrano. Ils restent embrass�s.)
Sc�ne 2.XI.
Cyrano, Christian, les Gascons, le mousquetaire, Lise.
UN CADET (entr'ouvrant la porte):
Plus rien. . .Un silence de mort. . .
Je n'ose regarder. . .
(Il passe la t�te):
Hein�?
TOUS LES CADETS (entrant et voyant Cyrano et Christian qui s'embrassent):
Ah�!. . .Oh�!. . .
UN CADET:
C'est trop fort�!
(Consternation.)
LE MOUSQUETAIRE (goguenard):
Ouais�?. . .
CARBON:
Notre d�mon est doux comme un ap�tre�!
Quand sur une narine on le frappe,--il tend l'autre�!
LE MOUSQUETAIRE:
On peut donc lui parler de son nez, maintenant�?. . .
(Appelant Lise, d'un air triomphant):
--Eh�! Lise�! Tu vas voir�!
(Humant l'air avec affectation):
Oh�!. . .oh�!. . .c'est surprenant�!
Quelle odeur�!. . .
(Allant � Cyrano, dont il regarde le nez avec impertinence):
Mais monsieur doit l'avoir renifl�e�?
Qu'est-ce que cela sent ici�?. . .
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