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Page 46
LE BRET:
Tout seul, soit�! Mais non pas contre tous�! Comment diable
As-tu donc contract� la manie effroyable
De te faire toujours, partout, des ennemis�?
CYRANO:
A force de vous voir vous faire des amis,
Et rire � ces amis dont vous avez des foules,
D'une bouche emprunt�e au derri�re des poules�!
J'aime rar�fier sur mes pas les saluts,
Et m'�crie avec joie: un ennemi de plus�!
LE BRET:
Quelle aberration�!
CYRANO:
Eh bien, oui, c'est mon vice.
D�plaire est mon plaisir. J'aime qu'on me ha�sse.
Mon cher, si tu savais comme l'on marche mieux
Sous la pistol�tade excitante des yeux�!
Comme, sur les pourpoints, font d'amusantes taches
Le fiel des envieux et la bave des l�ches�!
--Vous, la molle amiti� dont vous vous entourez,
Ressemble � ces grands cols d'Italie, ajour�s
Et flottants, dans lesquels votre cou s'eff�mine:
On y est plus � l'aise. . .et de moins haute mine,
Car le front n'ayant pas de maintien ni de loi,
S'abandonne � pencher dans tous les sens. Mais moi,
La Haine, chaque jour, me tuyaute et m'appr�te
La fraise dont l'empois force � lever la t�te;
Chaque ennemi de plus est un nouveau godron
Qui m'ajoute une g�ne, et m'ajoute un rayon:
Car, pareille en tous points � la fraise espagnole,
La Haine est un carcan, mais c'est une aur�ole�!
LE BRET (apr�s un silence, passant son bras sous le sien):
Fais tout haut l'orgueilleux et l'amer, mais, tout bas
Dis-moi tout simplement qu'elle ne t'aime pas�!
CYRANO (vivement):
Tais-toi�!
(Depuis un moment, Christian est entr�, s'est m�l� aux cadets; ceux-ci
ne lui adressent pas la parole; il a fini par s'asseoir seul � une
petite table, o� Lise le sert.)
Sc�ne 2.IX.
Cyrano, Le Bret, les cadets, Christian de Neuvillette.
UN CADET (assis � une table du fond, le verre en main):
H�! Cyrano�!
(Cyrano se retourne):
Le r�cit�?
CYRANO:
Tout � l'heure�!
(Il remonte au bras de Le Bret. Ils causent bas.)
LE CADET (se levant, et descendant):
Le r�cit du combat�! Ce sera la meilleure
Le�on
(Il s'arr�te devant la table o� est Christian):
pour ce timide apprentif�!
CHRISTIAN (levant la t�te):
Apprentif�?
UN AUTRE CADET:
Oui, septentrional maladif�!
CHRISTIAN:
Maladif�?
PREMIER CADET (goguenard):
Monsieur de Neuvillette, apprenez quelque chose:
C'est qu'il est un objet, chez nous, dont on ne cause
Pas plus que de cordon dans l'h�tel d'un pendu�!
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